Deux CDEN pour préparer la rentrée 2017
Le CDEN (Conseil départemental de l’éducation nationale) est une instance consultative placée sous la double présidence de l’Etat représenté par l’Académie de Paris et du Conseil Départemental représenté par l’adjointe aux affaires scolaires de la Ville de Paris. Il peut être consulté sur toute question relative à l’organisation et au fonctionnement du service public d’enseignement dans le département. Début 2017, il s’est réuni à deux reprises : le 26 janvier pour le second degré et le 2 février pour 1er degré.
Le CDEN est composé de 10 représentants d’élus du Conseil de Paris, 10 représentants des syndicats enseignants, 7 représentants des parents d’élèves (6 pour la FCPE, proportionnellement aux résultats de chaque fédération aux élections de parents d’élèves) et 3 personnalités qualifiées.
CDEN second degré
Deux sujets principaux était à l’ordre du jour : le projet de sectorisation des collèges et la préparation de la rentrée 2017 pour les collèges (DHG).
Sectorisation des collèges
Dans son introduction, Alexandre Cordebard, adjointe aux affaires scolaires d’Anne Hidalgo, a défini les objectifs de la Ville : améliorer la mixité dans les établissements en s’appuyant sur des données précises en collaboration avec l’APUR pour construire des projections de territoires plus équilibrés.
Outre des corrections mineures dans les 11e et 14e arrondissements (mise en cohérence des secteurs élémentaires et collèges, dans le respect du fonctionnement des conseils école-collège), les modifications concernaient d’une part la refonte complète de la sectorisation du 17e arrondissement, demandée et attendue depuis longtemps par la FCPE et d’autre part la mise en œuvre de l’expérimentation de secteurs multi-collèges à Paris.
Les syndicats se sont montrés frileux et réticents sur les changements induits par ce nouveau mode d’affectation, déplorant particulièrement le rôle joué par le privé dans le contournement des établissements, accentuant encore plus le déficit de mixité.
Pour le Directeur de l’académie, Jean-Michel Coignard, la mixité dans les classes et les établissements est un facteur favorable à la réussite de tous. Il convient de faciliter la concertation, car l’expérimentation se fait dans la durée, avec un suivi sur l’ensemble du territoire. L’objectif est bien d’améliorer les mixités sociale et scolaire autant que possible. Seul un effort continu accompagné d’un éclaircissement par des experts pourra le faire.
Malgré les différentes imperfections qui émaillent ce sujet complexe, la FCPE a émis un avis favorable sur l’ensemble des modifications présentées, estimant qu’elles allaient dans le sens qu’elle préconisait.
DHG des collèges
La dotation horaire globale (DHG) est une quantité horaire allouée à chaque établissement pour assurer les heures d’enseignement nécessaires à l’effectif et à la structure du collège. Avant la réforme du collège, elle résultait d’un quotient multiplicateur appliqué au nombre d’élèves. Ce quotient était différent en fonction de la classification du collège issue des catégories socio-professionnelles des familles. Depuis la réforme du collège et l’uniformisation des heures de cours dévolues aux élèves (26h + 3 heures de marge) elle est individualisée établissement par établissement, en tenant compte des spécificités de ces derniers : projets d’établissement, adaptation des locaux et classification selon les CSP et REP/REP+.
En cette seconde année de rentrée post réforme du collège, le niveau général reste au même niveau. Il n’y a pas de baisse, ni de hausse des moyens horaires sur l’académie de Paris. Pour compenser la hausse des effectifs en collège, une vingtaine de postes seront créés. Le nombre d’heures par élève reste donc au même niveau par catégorie de collège (chaque collège étant classé de 1 à 4 – 4 étant l’établissement classé REP et CAPPE).
Les éléments donnés à l’occasion de ce CDEN méritent encore d’être affinés établissement par établissement, notamment en fonction de l’évolution des effectifs établissement par établissement. La FCPE Paris a pointé quelques erreurs manifestes que le rectorat examinera. En cette année électorale, force est de constater que le nécessaire est fait pour ne pas envenimer les situations même si nous pouvons estimer que l’on peut toujours mieux faire. Cette communication ne fait pas l’objet de vote.
Résultats du vote au CDEN 2nd degré :
POUR : 10 dont 6 FCPE, 3 élus
CONTRE : 6 dont 1 PEEP, 3 FO
ABSTENTIONS : 8 dont tous autres syndicats enseignants.
CDEN premier degré
Lors de son propos liminaire, la FCPE Paris a salué le retour progressif des moyens d’enseignement depuis 2013 (+ 54 postes dans le premier degré et +196 dans le second degré) dans une académie sinistrée après la perte entre 2008 et 2012 de 261 postes dans le premier degré et de 759 postes dans le second degré. Elle espère par cette évolution une rentrée sereine en septembre prochain avec des conditions d’enseignement, et donc d’apprentissage, satisfaisantes pour tous les élèves sur l’ensemble des territoires parisiens.
Le défi est double pour la rentrée 2017 : approfondir fortement les dispositifs de la refondation et réduire significativement la précarité scolaire qui s’enracine en lien avec un certain nombre de poches de pauvreté au sein du territoire parisien.
Elle a ensuite a salué les positions de M. le Recteur de faire de la lutte contre les conséquences scolaires de la grande pauvreté, une de ses priorités. Le constat, partagé depuis de nombreuses années par la FCPE est que Paris est l’une des académies les plus riches de France où la pauvreté est bien présente à l’école sous une double forme : des lieux de concentration dans les quartiers défavorisés et une réelle dissémination dans des zones socialement très favorisées où les enfants pauvres scolarisés risquent de passer plus inaperçus.
Les mesures envisagées pour cette carte scolaire s’inscrivent cependant dans le cadre d’une baisse des effectifs qui est une aubaine pour la situation tendue que l’académie de Paris connait depuis des années dans un contexte que nous connaissons bien : des locaux contraints et des classes qui étaient très chargées.
Pour la FCPE, ce n’est pas qu’une question de chiffres. Ici, comme sur d’autres dossiers, elle dénonce la simple logique comptable qui conduit l’action et les décisions. Enfin, la non-reconstitution des RASED n’est pas cohérente avec le discours que nous avons entendu de la bouche de M. le Recteur sur la grande pauvreté à Paris : aucune création de poste de RASED n’est annoncée pour cette rentrée.
Au terme d’une longue journée d’échanges, les représentants FCPE ont défendu chacune des écoles qui nous avaient fait remonter des informations sur leur situation : pour l’heure, le rectorat a annoncé qu’il revenait sur 4 mesures : celles concernant Etienne Marcel (2ème), Saïda (15ème), Pyrénées (20ème) et Torcy (18ème). Les mesures concernant les écoles Tombe Issoire, Fagon, Tandou et Orsel seront réexaminées en priorité au cours d’un groupe de travail qui se réunira au mois de juin, pour tenir compte des éléments les plus récents en termes d’évolution des effectifs et de la situation générale des écoles.
Résultats du vote sur la carte scolaire au CDEN 1er degré :
POUR : 9 (dont 1 PEEP, 3 FCPE)
CONTRE : 7 (des syndicats enseignants – FO, SNUIPP, Sud Education)
ABSTENTIONS : 1 (Syndicat UNSA)