Ouyapacours : des chiffres accablants
Les déclarations des adhérents sur le site Internet Ouyapacours ne cessent de montrer que les remplacements de professeurs, dont le traitement revient à la charge du rectorat, dysfonctionnent comme les années précédentes.
Traditionnellement, les collégiens pâtissent plus que les autres des carences des services de remplacements. C’est encore une réalité cette année puisque actuellement le nombre de jours perdus au collège est équivalant à celui cumulé des écoles maternelles et élémentaires sur Paris. Or, chaque jeune est soumis à l’obligation scolaire conformément à l’article L- 131-1 de code de l’éducation. Si les cours ne sont pas assurés, il y a rupture de la continuité du service public dû à l’élève et les parents sont en droit de réclamer le rétablissement des cours auprès du rectorat.
Au 1er avril, les collégiens ont perdu 447 jours de cours, les maternelles 242 et les élémentaires 205.
Si la FCPE Paris n’a cessé d’alerter le rectorat quant à la faiblesse chronique des effectifs de remplaçants TZR (Titulaire sur Zone de Remplacement) dans le second cycle, ce qui frappe actuellement, c’est la progression du nombre de non-remplacements dans le premier cycle.
Nous assistons de fait, à un bouleversement dans l’école maternelle et primaire. Nous remarquons que tant le service des ZIL (zone d’intervention localisée) pour les remplacements de courtes durées que celui des BD (brigades départementales) pour les longs remplacements ne parviennent plus à palier correctement les absences de professeurs.
L’école maternelle enregistre depuis la rentrée scolaire, un délai moyen avant un remplacement le plus important de tous les cycles avec une moyenne de 9,3 jours, le double de celui observé en élémentaire. On en déduit que le nombre de remplaçants de BD est soit insuffisant, soit que le rectorat fait face à des demandes de remplacements en progression exceptionnelle et utilisent aussi les ZIL sur des remplacements longs, les privant d’intervenir sur ceux de courtes durées. Ce qui en ressort c’est que l’école qui accueille les élèves dès le plus jeune âge ne semble pas être prioritaire devant les remplacements. L’école maternelle serait-elle sacrifiée ? Si c’est un choix délibéré, est-ce en cohérence avec la volonté de refondation de l’école voulue par le gouvernement actuel, notamment lorsqu’il promeut les TPS (Toute Petite Section) ?
Les non-remplacements cristallisent l’inégalité de traitement que ressentent chaque établissement scolaire et chaque élève à Paris, et symbolisent l’injustice. Sans volonté de l’endiguer, ils resteront le talon d’Achille de l’éducation nationale. Pour autant, l’expérience montre qu’un courrier au rectorat per- met souvent de dénouer ces dysfonctionnements. Il est fort probable que les carences observées obligent des recrutements de personnels non qualifiés avant la fin de l’année. Cela générera d’autres problèmes.
En tout état de cause, la FCPE Paris invite tous les adhérents à continuer à déclarer les non-remplacements sur Ouyapacours et à nous tenir informer des démarches mises en œuvre auprès du rectorat. Cela nous permettra d’appuyer ces demandes en maintenant collectivement une extrême vigilance.