Remplacements à Paris : l’état d’urgence scolaire
Dès le début du mois d’octobre 2015, la FCPE a été saisie de nombreux problèmes de non remplacements dans les écoles parisiennes. Aucune circonscription épargnée, des situations catastrophiques bien avant les fameux « pics épidémiques », et une tragique et inefficace « navigation à vue » de la part des services académiques qui se sont avérés incapables de faire face aux congés courts, longs ou de formation.
Dès l’an dernier, la FCPE Paris anticipait une situation explosive, qui s’est confirmée, selon le pire des scénarios. Les élèves et leurs familles comme les équipes sur le terrain, enseignants, IEN, ont vécu des situations de crise et de tensions permanentes.
Plus encore que l’an passé, la FCPE Paris a accompagné dans leurs démarches auprès de l’académie les adhérents parisiens en colère car la continuité du service public d’éducation n’était pas assurée dans toutes les écoles, d’autant qu’en plus des absences non remplacées, non anticipées, on a assisté, dans toutes les circonscriptions, à une vraie « valse des remplaçants » donnant des apprentissages en pointillés pour des élèves parisiens toujours plus nombreux. La FCPE Paris a aussi dénoncé la nomination de beaucoup trop d’enseignants débutants dans les écoles les plus difficiles, facteur aggravant pour les arrêts maladies.
Au vu de cette situation particulièrement dégradée, la FCPE Paris a regretté que la carte scolaire 2016 ne prévoie que 30 postes supplémentaires de remplaçants. Comment pourraient-ils suffire alors qu’en mars 2016, il avait déjà fallu embaucher 90 contractuels via Pôle emploi pour pallier le manque de remplaçants ?
Fin mars 2016, la FCPE Paris a également demandé au nouveau DASEN 1 de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la communication avec les représentants de parents élus qui n’obtiennent depuis deux ans que des réponses au compte-goutte et avec beaucoup de retard. Antoine Destrés, nommé DASEN en février 2016, a indiqué à la FCPE que ce dossier du remplacement, dans toutes ses dimensions, serait sa première priorité pour l’année 2016- 2017 en indiquant les leviers mis en place. A suivre donc.
Lors du Congrès national de la FCPE à Marseille en mai 2016, la FCPE Paris a présenté une motion sur les remplacements, motion adoptée à l’unanimité.
Voici le texte de cette motion :
Remplacement
La FCPE réclame que la question des remplacements soit enfin prise en compte dans l’Education nationale. Selon le code de l’éducation (article L-131-1), tous les élèves sont soumis à l’obligation scolaire. Un non remplacement constitue une rupture du service public. Plus de 20 000 jours d’enseignement ont été déclarés perdus dans Ouyapacours. 60 000 postes sont en cours de création, mais le remplacement des enseignants pose toujours un réel problème! La FCPE exige que le recrutement d’enseignants remplaçants titulaires formés soit effectué en nombre suffisant afin d’assurer la continuité d’un service public de qualité. Les dysfonctionnements induisent des injustices flagrantes entre classes d’un même établissement, entre élèves d’une même classe d’âge devant l’examen et entre établissements. Les rectorats ont pour obligation de remplir leur mission de service public en permettant à tous les élèves d’être traités de façon équitable. Personne ne part à égalité dans la réussite de ses études lorsque les élèves n’ont pas eu accès au même temps d’enseignement. La FCPE exige que chaque élève bénéficie d’un enseignement de qualité au quotidien et que le protocole de remplacement dans les collèges et lycées soit respecté. Elle exige que le nombre de postes de zones d’intervention localisée (ZIL) et de brigade départementale (BD) dans le premier degré et de titulaire sur zone de remplacement (TZR) dans le second soit abondé à la hauteur des besoins et que les heures de cours perdues soient intégralement remplacées.