1er confinement : ressenti parents/professeurs sur la continuité pédagogique
A l’issue du premier confinement de mars à mai 2020 ont été lancés deux sondages qui permettent d’objectiver le ressenti des parents d’élèves et des professeurs quant à la mise en œuvre de la continuité pédagogique, l’un par l’IFé et l’autre par la FCPE Paris. Ces résultats permettent de cerner les points d’amélioration urgents si d’aventure un nouveau confinement devait avoir lieu.
Ressenti des professeurs
L’IFé (institut Français de l’Education), structure de recherche et de formation en matière d’éducation de l’école normale supérieure de Lyon, a coordonné une vaste enquête sur le ressenti des enseignants durant le confinement de mars à mai 2020.
Près de 2 000 enseignants et professeurs des écoles, collèges et lycées publics ont répondu à cette étude. Bien que 2/3 des répondants aient jugé leurs conditions de confinement confortables, ¼ vivaient avec des personnes susceptibles de diminuer grandement le temps disponible pour les activités professionnelles (jeunes enfants notamment). Cela étant, ceux-ci se sont donc adaptés puisqu’ils étaient 60% à être mal à l’aise en début de confinement et 61% plutôt à l’aise à la fin !
Bien que 70% aient considéré que la charge de travail était plus importante qu’en situation normale, 60% ont trouvé l’expérience enrichissante et cela a modifié leur façon de voir leur travail. Sans surprise, la conception d’activités, à l’arrache et en numérique, a été très chronophage et le suivi des élèves la tâche la plus compliquée. 70% des enseignants ont développé davantage de liens avec les élèves et leurs familles ce qui a été l’expérience la plus satisfaisante ainsi que l’augmentation des compétences numériques. Par contre, l’adaptation aux besoins individuels des élèves a été moins facile, en particulier ceux à besoins particuliers (en situation de handicap ou issus de familles allophones). La FCPE Paris continuera d’interpeller l’Académie de Paris sur ce sujet, notamment lors des CDAPH hebdomadaires auxquelles assiste assidûment la responsable Ecole inclusive et Handicap de la FCPE Paris.
Dernier point et non des moindres, en contradiction avec ce que déclare le Ministre de l’Education nationale, pour la majorité des enseignants ayant répondu au sondage, ils ont utilisé leurs ressources personnelles et ont beaucoup cherché d’information sur les réseaux sociaux spécialisés car la collaboration entre collègues a été difficile, et les supports du ministère peu nombreux ou peu diffusés et connus. Une réalité qui doit évoluer, prochain confinement ou non.
Ressenti des parents d’élèves parisiens
Quelques jours semaines après le confinement, la FCPE Paris a sollicité par sondage l’ensemble de ses conseils locaux pour connaître les modalités de mise en place de la continuité pédagogique dans leur établissement scolaire, ainsi que leur ressenti de parents d’élèves. 179 conseils locaux ont répondu, répartis à peu près équitablement entre écoles (maternelles et élémentaires confondues), collèges et lycées, ainsi que les différents territoires parisiens (est, ouest, nord, sud).
Pour 50% d’entre eux – soit seulement 1 sur 2 – le dispositif de continuité pédagogique mis en place était adapté aux élèves. On peut noter cependant que, contrairement à ce qui avait été annoncé, le travail effectué pendant le confinement a porté sur des nouveaux apprentissages dans 70% des cas et a été sanctionné par des évaluations dans 60% des cas (notées la moitié du temps). Enfin la coordination du travail au sein des équipes enseignantes n’a été réalisée que dans 20% des cas, ce qui demeure très insuffisant en distanciel comme en présentiel d’ailleurs. Reste à savoir si dans le cas d’un second confinement, les résultats seront les mêmes ou s’il y aura des améliorations puisque les professeurs semblent avoir gagné en aisance numérique.
La FCPE Paris demeure inquiète quant au taux d’équipement des familles, qui semble avoir peu évolué par rapport au premier confinement puisque le recensement des besoins par les pouvoirs publics n’est toujours pas finalisé.
La FCPE Paris alerte également sur le creusement des inégalités entre les familles en termes d’accompagnement des enfants dans les apprentissages. Enseigner est un métier et les meilleures conditions d’apprentissage sont dans une classe avec un professeur et un effectif raisonnable.