Où se situe la France ?

Comme tous les 3 ans depuis 2000, l’OCDE vient de rendre son rapport sur les connaissances et compétences des élèves : le fameux rapport PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des Elèves). Cette enquête évalue le niveau de 600 000 élèves de 15 ans des 79 pays participant au test. Cette année, la France est classée 23e, une place comparable au dernier classement datant de 2016 (attention, le classement PISA 2019 porte sur des tests réalisés en 2018 et non en 2019)
Quelles sont les compétences évaluées ? Qui sont les premiers ?
PISA évalue les compétences sur trois domaines : compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique.
Les premiers sont des pays d’Asie ( Singapour, Shanghai-Pekin, Macao et Hong kong) qui ont en commun le fait de proposer aux enseignants des conditions de travail attractives et une formation initiale et continue soutenue et de qualité : le statut d’enseignant y est de fait très valorisé.
Toutefois, ce sont aussi des systèmes scolaires dans lesquels la pression sur les élèves est très forte, ce qui génère chez eux un mal-être.
Combien d’élèves testés en France ? Quels résultats ?
PISA a concerné 6 300 élèves français de 15 ans scolarisés dans 252 collèges et lycées français. Ces élèves sont entrés au CP en 2008.
La France stabilise ses résultats en 2018 :
- En compréhension de l’écrit, le score moyen des élèves français est stable à 493 (496 en 2009) et nettement au-dessus de la moyenne de l’OCDE (487 points). Les élèves français sont au niveau de l’Allemagne ou encore de la Belgique entre le 20 et 26e rang des pays de l’OCDE.
- En mathématiques, le score moyen est de 495, légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE (489 points en 2018 contre 490 en 2015). 11% des élèves sont très performants contre 37 % à Singapour.
Au-delà des résultats des élèves, que nous apprend PISA ?
PISA étudie les modalités d’apprentissage et opère une comparaison entre les systèmes éducatifs des pays de l’OCDE. Et là, la France ne se situe plus si bien que ça ! Pire, l’enquête montre que le poids des déterminismes socio-économiques est encore très fort.
- La France arrive presque en dernier pour ce qui est de l’écart entre les meilleurs élèves et ceux qui sont le plus en difficulté : avec 107 points, il n’y a qu’au Luxembourg et en Israël que cet écart est plus creusé.
- Les élèves issus de l’immigration et des milieux sociaux les plus défavorisés ont 5 fois plus de risque d’être en difficulté scolaire que ceux venant de milieux aisés, ce qui place notre système scolaire en tête pour le manque d’équité et la reproduction des inégalités. En clair, l’ascenseur social est en panne !
Si certains se rassurent à l’idée que cette situation ne s’est pas aggravée depuis 3 ans, on peut aussi se dire que les idées militantes de la FCPE ont encore et toujours tout leur sens : mixité, gratuité et égalité des chances ne sont pas de vains mots. Pour que l’école de la République puisse retrouver son rôle de promotion sociale , continuons à porter haut et fort, à tous les niveaux, les valeurs qui nous animent et nous rassemblent
- PISA 2018 : stabilité des résultats en compréhension de l’écrit : Note d’information n°19.49 – décembre 2019
- PISA 2018 : culture mathématique, culture scientifique et vie de l’élève : Note d’information n°19.50 – décembre 2019
Lectures critiques
- Dossier du Café pédagogique PISA 2019
- Note du Conseil scientifique de la FCPE : La mauvaise discipline dans les classes françaises et quelques autres résultats de PISA 2015