À PARIS, LA RÉPONSE AU MAL-ÊTRE SCOLAIRE NE PEUT ÊTRE LA RÉPRESSION POLICIÈRE
La FCPE Paris condamne fermement les conditions de l’intervention des forces de l’ordre, survenue mardi 3 décembre 2024 aux abords des lycées Victor Hugo et Charlemagne.
Après le drame vécu par l’un de leurs camarades, les lycéennes et lycéens souhaitaient exprimer leur tristesse et dénoncer la pression scolaire, qui s’accentue année après année.
Face à leurs revendications, que toute la société civile et les autorités devraient écouter avec bienveillance, la réponse de l’État a été marquée par une violence disproportionnée, comme en témoignent les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et les nombreux récits d’élèves et de parents.
Dix jeunes, dont des mineurs de 16 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue. Certains ont même passé la nuit en détention, ce qui est inacceptable.
Alors que la santé mentale a été déclarée Grande Cause nationale en 2025, cette répression policière est incompréhensible sur le fond et inacceptable sur la forme. Elle aggrave la situation d’une jeunesse déjà fragilisée par des réformes incessantes, une pression scolaire constante, et un sentiment croissant d’abandon par des institutions publiques perçues comme maltraitantes.
La FCPE Paris appelle à une prise de conscience urgente et à la mise en place d’actions concrètes et adaptées face au constat alarmant de la dégradation de la santé mentale de notre jeunesse.
La FCPE Paris dénonce également le manque criant de personnel formé pour recueillir la parole des élèves dans les établissements scolaires. Un policier ne pourra jamais remplacer, au sein des écoles, les infirmier·es scolaires, psychologues de l’Éducation nationale, assistant·es sociaux·les ou encore les associations spécialisées. Ces professionnel·les, pourtant essentiels, manquent dramatiquement dans les établissements publics parisiens.
Elle demande que des espaces de dialogue soient instaurés dans tous les établissements scolaires, afin que les élèves puissent s’exprimer librement et en sécurité. Une garde à vue préventive ne formera jamais des citoyens confiants dans un système démocratique censé protéger leurs droits individuels et collectifs.
La FCPE Paris réitère son appel à l’apaisement et au dialogue. Elle exhorte une nouvelle fois le Recteur de l’académie de Paris ainsi que le ministère de l’Éducation nationale à réaffirmer la sanctuarisation de tous les établissements scolaires et universitaires, ainsi que de leurs abords, afin que de tels événements ne se reproduisent plus et, surtout, qu’aucun drame supplémentaire n’advienne.
La FCPE Paris demande également une audience auprès du préfet de police de Paris, afin d’obtenir des explications sur les conditions du maintien de l’ordre ce mardi 3 décembre, sur les insultes proférées à l’encontre des élèves, ainsi que sur la présence de lanceurs de balles de défense (LBD).
L’École doit rester le lieu du savoir et de l’émancipation de notre jeunesse. Les élèves doivent pouvoir y être accompagnés et protégés.
L’École ne peut en aucun cas devenir un lieu de violence.
Fait à Paris, le 06 décembre 2024