Affectation en Seconde Générale et Technologique : de la confiance à la réussite scolaire
La FCPE Paris demande depuis des années la refonte complète de l’outil d’affectation par le net en seconde (Affelnet) car les objectifs ne sont pas atteints. La mixité sociale et scolaire au sein de chaque établissement mais aussi de chaque classe est bien loin d’être une réalité. Pire, le système actuel entérine la persistance de lycées de niveau à Paris avec de nombreux effets délétères : une concurrence scolaire croissante entre le public et le privé et au sein du public ; une pression psychologique constante sur les collégiens qui pensent jouer tout leur avenir en entrant en seconde ; une dégradation plus globale du climat scolaire avec des établissements ségrégués et des élèves étiquetés ; une crise de confiance dans le service public d’éducation alimentée par l’insatisfaction des familles sur les choix d’orientation et les logiques d’accompagnement en amont de ces choix.
L’heure n’est plus aux ajustements « à la marge » de la procédure Affelnet Seconde. A l’heure où le lycée entend faire peau neuve, la procédure d’affectation doit être entièrement refondée avec des objectifs et des moyens de politique éducative ambitieux.
Pour garantir à tous les élèves l’accès à une offre éducative de qualité équivalente sur l’ensemble du territoire parisien, la FCPE Paris exige :
- Une nouvelle vision de la réussite éducative au lycée, préservée des phénomènes de concurrence, de hiérarchie ou de désenchantement.
- Une nouvelle carte des formations et de l’offre pédagogique équitablement répartie sur tout le territoire, offrant à l’ensemble des lycéens un choix équivalent d’accès aux spécialités comme aux langues, ainsi qu’un accompagnement de qualité dans la préparation aux examens et pour l’orientation post-bac.
- Une nouvelle logique d’affectation en lycée, avec l’abolition des districts aux frontières étanches, mais s’appuyant sur le principe de zones de desserte qui permettent à tous les lycéens d’accéder en un temps raisonnable à un lycée proposant la formation de leur choix.
- Une politique d’affectation qui permette d’introduire enfin la mixité scolaire en favorisant la composition équilibrée des établissements et de chaque classe à partir de la règle des « trois tiers » en fonction du niveau scolaire des élèves.
- Une politique d’affectation qui permette d’introduire une réelle mixité sociale dans tous les établissements et d’enrayer les logiques d’évitement scolaire ou l’ostracisme envers les élèves boursiers avec, d’une part, la prise en compte du quotient familial plutôt que de l’attribution d’un bonus boursier créant un effet de seuil et, d’autre part, plus de progressivité pour le bonus « établissements d’origine » (avec la prise en compte des catégories 3 et 4 des collèges).
- La mise à disposition des moyens nécessaires pour une prise en charge pédagogique efficace de la mixité sociale et scolaire dans chaque classe, pour que celle-ci opère vraiment comme un accélérateur de réussite scolaire pour tous.
- L’équité dans l’information et l’accompagnement personnalisé de tous les élèves de 3epour une réelle compréhension des modalités d’évaluation (notes, compétences) et des procédures d’orientation qui permettent des orientations choisies sans injustice scolaire.
- Une transparence totale sur la procédure et les critères retenus, la publication du code source et de son paramétrage, le bilan des affectations et la communication aux familles du nombre de points obtenus par l’élève, et les modalités de recours.
- Une commission académique de pilotage et de suivi de la nouvelle procédure associant pleinement les fédérations de parents d’élèves représentées au CDEN.