APB 2017 : la FCPE se mobilise
Les premiers résultats APB sont tombés et cette année encore, de nombreux élèves sont désemparés face aux résultats reçus : tirage au sort, pas de place en BTS ou IUT, pas de réponse satisfaisante aux demandes d’inscription en fac…. Pour la FCPE, cette situation est inacceptable car elle met à mal le droit à la poursuite d’études et à l’orientation choisie.
Une nouvelle hausse des candidatures sur APB s’est traduite par une poussée du nombre de futurs étudiants placés sur liste d’attente, à l’issue de la première vague de réponses le 8 juin. Une situation alarmante et particulièrement anxiogène pour de très nombreux lycéens parisiens qui passent donc avec un vrai surcroît de stress les épreuves du baccalauréat. La FCPE se mobilise et vous informe.
Un nombre important de lycéens parisiens (chiffre exact non communiqué par l’Académie mais qui pourrait aller jusqu’à 20 %) n’ont pas reçu jeudi dernier la proposition d’inscription qu’ils espéraient lors du premier tour du dispositif d’admission post-bac (APB).
Une mauvaise anticipation
Comme la FCPE, l’UNEF, un des deux principaux syndicats étudiants, juge la situation particulièrement alarmante et craint que des milliers de jeunes se retrouvent sur le carreau.
Une situation qui s’explique notamment par l’arrivée de 46.000 inscriptions supplémentaires sur APB par rapport à 2016 (soit au total 808.740 candidatures), due à une poussée démographique (les bébés de l’an 2000) et à la volonté d’un plus grand nombre de lycéens d’entamer des études. Un phénomène à l’œuvre depuis plusieurs années mais trop tardivement inscrit à l’agenda politique puisque ce qui s’acte aujourd’hui c’est bel et bien une anticipation insuffisante sur les besoins en termes d’augmentation des capacités d’accueil dans l’enseignement supérieur français.
Tirage au sort
Cette année, pour la première fois, un millier de jeunes qui avaient choisi la Paces (première année commune aux études de santé) en premier vœu sur la région parisienne, ont été placés en liste d’attente, à la suite d’un tirage au sort. Le ministère a finalement indiqué vendredi 9 juin qu’ils obtiendraient une place à l’issue de la deuxième vague de réponses le 26 juin. Mais le tirage au sort se fera quand même pour les filières les plus tendues dont notamment la Staps, comme c’est d’ailleurs le cas depuis plusieurs années.
La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait indiqué peu après sa prise de fonction vouloir mettre fin au tirage au sort à la rentrée 2018. C’est donc un travail considérable et très rapide, avec l’attribution de tous les moyens nécessaires, qui va devoir être mené pour diminuer effectivement le nombre de filières sous tension. Si la ministre reconnait qu’il va falloir augmenter les ressources aux universités « pour accompagner la poussée démographique », elle dit aussi n’avoir pas encore chiffré cet effort. Elle note qu’un Livre Blanc sous le précédent quinquennat et la Conférence des présidents d’université (CPU) estiment cet effort à un milliard d’euros supplémentaires par an pendant dix ans. Syndicats étudiants et fédérations de parents d’élèves doivent se mobiliser dès maintenant pour s’assurer que les mesures seront effectivement prises pour que la situation d’APB 2017 ne se reproduise pas pour APB 2018.
Reste que ce vrai ratage d’APB 2017 pourrait constituer pour certains l’occasion rêvée de réactiver le débat sur la sélection à l’entrée de l’université, une mesure irresponsable et inacceptable pour la FCPE.
Le gouvernement parle aujourd’hui de mettre en place des pré-requis pour entrer dans le supérieur. C’est de la sélection qui ne dit pas son nom et contre laquelle la FCPE s’opposera. Face à ce modèle du tri sélectif des jeunes qui veulent se former, face à cette volonté de renforcer le déterminisme social, la FCPE se tiendra aux côtés des lycéens et des étudiants pour défendre le droit aux études choisies, pour tous !
Attente, mode d’emploi
Il est encore temps de se mobiliser car nous ne sommes que dans la première phase d’APB. La FCPE a déjà dénoncé le tirage au sort et continuera à le faire jusqu’au retrait de la circulaire. Il faut aussi avancer plus globalement sur les conditions de réussite des jeunes étudiants : le taux d’échec et de décrochage lors des premières années dans l’enseignement supérieur sont inquiétants.
Lors de la deuxième ou de la troisième phase d’APB, le 26 juin et le 14 juillet, les postulants qui ont été placés sur liste d’attente seront appelés par ordre de classement en fonction des éventuels désistements. Des universités peuvent aussi ouvrir des places supplémentaires en cours de route. D’ailleurs la ministre de l’Enseignement supérieur a déclaré hier étudier « toutes les pistes, site par site » pour trouver des places aux futurs étudiants placés sur liste d’attente. « Quand cela est possible, nous allons donner des moyens supplémentaires aux établissements afin qu’ils dédoublent les amphithéâtres », a-t-elle ajouté. S’il ne faut certes pas paniquer, les parents ont pourtant de vraies raisons de s’inquiéter.
La FCPE Paris a immédiatement interpellé la direction de l’Académie de Paris qui a répondu participer au comité de suivi ministériel visant à ce que des propositions d’admission soient faites au plus grand nombre, en concertation avec les universités.
Mais pour l’instant, l’accompagnement des élèves et familles semble surtout se faire côté syndicats étudiants.
Aide aux élèves et aux parents
Pour ne pas laisser les élèves et leurs parents seuls face à ces situations, la FCPE s’est associée à l’UNEF le syndicat étudiant, l’Union Nationale Lycéenne – UNL pour relancer la plateforme SOS inscription. Une permanence téléphonique est également organisée du lundi au vendredi, de 10h à 18h pour répondre aux questions : 0 812 341 641.
Cette plateforme doit permettre de ne plus laisser sur le carreau de nombreux élèves qui se retrouvent sans formation ou avec une orientation subie à l’issue de la procédure APB. Les élèves et leurs parents peuvent s’y référer dès aujourd’hui et jusqu’en octobre (période de fin des inscriptions).
Que les questions ou problèmes soient remontés par téléphone ou via la plateforme internet, l’UNEF répond aux questions directement ou renvoie vers un groupe local pour aider individuellement l’élève. Pour défendre au mieux les jeunes concernés, vous pouvez prendre contact avec le groupe local de l’UNEF (Assemblée Générale Etudiante) pour remonter directement les cas individuels et/ou pour allier vos forces afin de trouver des solutions satisfaisantes.
Respecter le choix des élèves
La FCPE Paris demande au Recteur Gilles Pécout et à la ministre de l’Enseignement supérieur de mettre en œuvre tous les leviers et moyens pour trouver des places aux futurs étudiants placés sur liste d’attente à l’issue des premières réponses d’admission post-bac (APB). Elle alerte aussi sur la nécessité de ne pas pénaliser les élèves (les priver d’un véritable deuxième tour) si on utilise le deuxième tour pour refaire un premier tour impacté par ces lourds dysfonctionnements. La FCPE Paris demande également à l’Académie de communiquer en toute transparence les chiffres précis des lycéens impactés ainsi que la transmission d’une information de suivi des établissements qui seraient plus particulièrement touchés.
L’accès pour les jeunes à la filière de leur choix est la garantie de la réussite de leur cursus. Les choix des élèves ne doivent pas se heurter à des considérations comptables de places disponibles. L’accès pour tous à un enseignement supérieur de qualité est une question de volonté politique et la FCPE saura le rappeler aux ministères concernés.
La FCPE Paris invite ses conseils locaux à remonter les informations précises établissement par établissement par mail : fcpe75@fcpe75.org