CDEN : la mixité sociale en débat

Au cours du CDEN du 26 janvier 2017 consacré au 2nd degré, le débat sur la mixité sociale dans les collèges a occupé une large place. Sans taire ses critiques, la FCPE Paris y a réaffirmé son soutien aux initiatives prises en indiquant également ses attentes pour l’avenir.
Le Comité Départemental de l’Education Nationale qui rassemble les représentants des fédérations de parents, des syndicats d’enseignants, des collectivités territoriales s’est réuni le 26 janvier dernier, comme il le fait tous les ans à cette époque, afin de débattre des conditions de la rentrée prochaine dans le second degré. Les mesures de sectorisation pour la rentrée 2017 et le sujet de la mixité sociale y ont occupé une large place notamment celles concernant le 17ème arrondissement et les collèges multi-secteurs, avant leur présentation au Conseil de Paris le 30 janvier.
Comme nous l’avons rappelé, le débat sur la mixité sociale ne date pas d’aujourd’hui à la FCPE Paris, bien au contraire. Le fait que cette question se soit imposée dans la sphère publique aujourd’hui est sans doute lié en partie à la publication de nombreuses enquêtes internationales et françaises qui pointent, année après année, le problème des inégalités à l’école.
Mais si une certaine prise de conscience – encore très mesurée – est en train d’émerger sur l’idée que nous ne pouvons plus nous contenter du statu quo, il faut aussi admettre qu’elle va de pair avec des inquiétudes et des crispations qu’il convient d’apaiser. Au niveau des collèges, personne ne peut nier qu’à Paris les logiques d’évitement et de ségrégation scolaire sont à l’œuvre de manière exacerbée, tout en prenant des formes très diverses.
Dans le 17ème arrondissement, le réaménagement urbain auquel on assiste dans cet arrondissement a permis de revoir en grande partie la sectorisation, dans le sens que nous attendions depuis un certain temps déjà.
Tel qu’il est présenté aujourd’hui à Paris, le secteur multi-collèges vise à rendre plus attractifs les établissements tout en fusionnant leurs secteurs de recrutement. Nous avons encore une fois regretté les délais de concertation, le faible nombre d’initiatives prises à Paris, et le fait que le privé n’ait pas été concerné.
Nous avons cependant pris acte du fait que la Ville et l’Académie fassent preuve d’une volonté commune d’avancer sur ce sujet en prenant chacun sa part de responsabilité. Dans cette perspective, les moyens annoncés par le rectorat pour renforcer et équilibrer les enseignements dans les établissements vont dans le bon sens.
De la transparence à la confiance
Pour autant, le diable est dans les détails : les règles d’affectation, transparentes et lisibles, devront faire l’objet d’une réflexion poussée et se donner des objectifs précis et vérifiables, le tout assorti d’un calendrier d’évaluation des résultats obtenus. Des modalités d’affectations mal conçues peuvent facilement aboutir au résultat inverse et aggraver la ségrégation scolaire, ce que la FCPE n’accepte évidemment pas. Celles concernant la détection et la prise en charge des enfants en difficulté scolaire doivent être détaillées. Un plan d’accompagnement des équipes éducatives est attendu. Dans tous les cas, il est indispensable d’associer les enseignants des écoles élémentaires à cette dynamique, parce que pour nous, la mixité sociale et scolaire doit commencer dès le primaire, pour qu’elle soit réellement bénéfique à tous.
Enfin, nous avons souligné les questions du bien-être des élèves tout comme des professeurs, liées au climat scolaire des établissements, un sujet majeur et sous-jacent au débat actuel. Elles doivent être abordées en s’appuyant sur tous les dispositifs susceptibles d’y contribuer, en coopération avec les acteurs locaux. Autant de points importants sur lesquels les parents devront être associés à partir d’objectifs clairs et lisibles, et être en mesure de suivre l’évolution – pourquoi pas, avec le soutien de personnalités externes.
Le débat sur la sectorisation pour la rentrée 2017 s’est conclu par un vote : 10 votes favorables (dont 6 portés par la FCPE), 8 abstentions, 6 votes défavorables.