Comment chasser les souris des écoles parisiennes ?
La FCPE Paris ayant été alerté ces dernières semaines par une dizaine de ses conseils locaux de la présence anormale depuis plusieurs mois de nombreuses souris dans les bâtiments scolaires (cours de récréation, salles de classes, réfectoires de cantine), notre fédération a questionné la Ville de Paris pour savoir quels étaient les moyens mis en œuvre pour régler définitivement ce problème, source d’inquiétudes légitimes chez les parents d’élèves comme au sein des équipes éducatives. Voici les réponses obtenues.
La Ville se dit « parfaitement consciente du sujet et des difficultés quotidiennes que cela entraîne dans une salle de classe où le confort de l’enfant est primordial pour assurer une bonne acquisition des savoirs ». Elle a donc « engagé une action dans le cadre d’un plan global de lutte contre les rongeurs sur l’espace public, et contre les souris dans les bâtiments. Ce plan a été adopté par les élus parisiens fin 2017 ».
Un “plan de désourisation”
Le cabinet de Patrick Bloche, adjoint d’Anne Hidalgo pour les affaires scolaires et la réussite éducative, explique que « le plan de désourisation mobilise plusieurs direction de la ville, à savoir, pour ce qui concerne les écoles :
– la DASCO, en tant que gestionnaire des bâtiments des écoles ;
– la DCPA (Direction des Constructions Publiques et de l’Architecture, et au niveau local les Sections locales d’architecture, SLA) pour l’entretien des bâtiments,
– la Direction de l’action sanitaire et sociale, avec son Département faune et action de salubrité (DFAS, anciennement SMASH), pour les actions de lutte ».
La Ville précise que cette pluralité d’acteurs s’explique par le fait que « la lutte passe par plusieurs type d’action. Tout d’abord, il s’agit de rendre les locaux scolaires inhospitaliers aux souris : cela passe par l’amélioration de la propreté des locaux, l’interdiction de l’accès à la nourriture, et un meilleur rangement ». En suggérant que les crèches sont moins touchées que les écoles, l’hypothèse est faite c’est peut-être parce que les crèches ont un niveau de propreté et de rangement légèrement supérieur aux écoles…
La Ville explique « qu’il faut ensuite d’éliminer les zones de nichage et les voies de passage, par des actions assurées par les SLA ». La mise en place d’appâts et de pièges est la dernière priorité : « les pièges Mimétics sont un dispositif particulièrement intéressant : il s’agit d’une boîte dans laquelle sont piégées les souris, qui empêche la propagation des mauvaises odeurs (grâce à une solution hydro-alcoolique), et qui empêche le contact des enfants avec les produits toxiques ». Pour la Ville, « c’est la conjonction de ces trois actions qui rend la lutte efficace ».
Quels moyens pour quelles actions concrètes ?
La Ville précise que « des moyens supplémentaires ont été engagés qu’il s’agisse d’agents de terrain, de recours aux heures supplémentaires pour les agents, d’un nouveau marché de dératisation, ainsi que d’équipements des agents ».
Du côté des actions concrètes, « fin décembre, ce sont près de 593 bâtiments qui ont été traités, et 147 pièges Mimétics qui ont été posés. Grâce à l’aide et à la communication de tous les acteurs des affaires scolaires à Paris, avec en première ligne les CASPE (Circonscriptions des Affaires Scolaires et de la Petite Enfance), un système de signalements permet de cibler les interventions en fonction de l’urgence, tout en assurant qu’une équipe de la DASES (Direction de l’Action Sociale de l’Enfance et de la Santé) intervienne partout où c’est nécessaire ».
En complément des interventions, des recommandations préventives ont été adressées aux établissements visités afin qu’enfants et adultes limitent au maximum les restes de nourriture dans les zones dédiées aux premiers comme aux seconds.
Y a-t-il des résultats ?
La Ville se dit tout à fait consciente de l’enjeu et explique que « des progrès ont lieu, mais ils sont effectivement lents, et seul un engagement de longue durée permettra de venir à bout de cette nuisance ». Interrogée pour savoir pourquoi c’est si compliqué de lutter contre cette présence de souris dans les écoles, les équipes municipales précisent que cette lutte donne des résultats plus lents que prévus pour deux raisons. D’abord « parce que rendre les locaux inhospitaliers est compliqué, compte-tenu de la configuration des lieux (bâtiments anciens) et des habitudes des usagers. Il faut savoir qu’une souris se glisse dans un trou de 6 mm de diamètre et n’a besoin que de 20 g de nourriture par jour. Deux choses qui se trouvent aisément dans les écoles ». Ensuite « parce que les produits utilisés sont moins toxiques qu’ils ne l’étaient il y a quelques années, du fait de l’évolution de la réglementation. Par exemple, le DFAS ne pose plus des plaques collantes, compte tenu de la souffrance animale qu’elle procure ».
Si la présence de souris dans les bâtiments scolaires parisiens a de quoi inquiéter, stresser voire indigner enfants, parents et personnels éducatifs, cela est malheureusement un fléau qui touche de nombreuses grandes villes en France et dans le monde. L’objectif est donc de mettre sur le long terme les moyens nécessaires et le suivi technique indispensable pour lutter efficacement contre cette invasion de « quatre pattes » que les enfants préfèrent voir dans les livres plutôt que dans les cartables !
Si votre école est concernée par la présence de souris, n’hésitez pas à envoyer un courrier à la CASPE (Circonscription des Affaires Scolaires et de la Petite Enfance) de votre arrondissement en mettant en copie la FCPE Paris : fcpe75@fcpe75.org