Education à la sexualité, éducation aux médias, même combat : dire stop aux fake news
La FCPE tient à rappeler toute l’importance et tous les enjeux de l’éducation à la sexualité dans le contexte de « fausses rumeurs » qui agite notre société, tant dans la rue que sur les réseaux sociaux. Voici son communiqué du 30 août 2018.
Tous les ans, la FCPE constate la même ferveur à produire des contenus mensongers, surtout à la rentrée scolaire, sur l’éducation à la sexualité. Et cette année l’aubaine était trop belle, avec une loi promulguée sur les violences sexistes et sexuelles cet été.
Ca suffit !
Les enfants n’ont pas de cours de masturbation à l’école maternelle. Les enfants n’ont pas à se déshabiller pour prendre des cours d’éducation à la sexualité. Etre homosexuel n’est pas une maladie psychiatrique.
L’éducation à la sexualité n’est pas une matière, néanmoins elle s’inscrit dans tous les champs disciplinaires, dans l’apprentissage de la citoyenneté comme dans le développement psycho-affectif de l’enfant ou de l’adolescent. Elle répond à des objectifs différents selon l’âge des enfants, des adolescents et des jeunes.
L’éducation à la sexualité relève de cohésion sociale, de politique de prévention, de santé publique, d’égalité homme-femme, de lutte contre les discriminations…
Les réseaux sociaux se sont enflammés sur #BalanceTonPorc, l’ensemble de la société condamne le harcèlement sexuel, le harcèlement de rue, le harcèlement scolaire, le cyber harcèlement …
Les insultes et les violences à caractère LGBTphobes font des victimes de plus en plus jeunes.
Apprendre le respect de soi, des autres, à dire non, entendre le non, accepter son camarade dans sa différence. C’est cela l’éducation à la sexualité.
L’accès à la pornographie se banalise pour les adolescents et les jeunes, et présente au-delà des risques psycho-affectifs, un risque véritable d’addiction. Les derniers chiffres de l’enquête Ipsos en juin 2018 le démontrent.
92% des jeunes considèrent que le porno, souvent gratuit et ne nécessitant qu’un clic pour être visionné, est facile d’accès. 21% des jeunes de 14 à 24 ans regarderaient du contenu pornographique au moins une fois par semaine, dont 15% des 14-17 ans.
20% des jeunes de 15 à 24 ans s’estiment mal informés sur le VIH, c’est le chiffre paru par le sondage Ifop de mars 2018 et il est en hausse, tout comme le taux de contamination dans cette classe d’âge.
Expliquer le rapport au corps, au sexe, prendre soin de soi et de sa santé et des autres, expliquer que la découverte de la sexualité n’est pas une performance, accueillir la parole et répondre aux interrogations des jeunes. C’est cela l’éducation à la sexualité.
Quand nous constatons, chaque année, l’ampleur de ces fausses rumeurs sur l’éducation à la sexualité, nous nous disons également que l’éducation aux médias, à l’esprit critique et la déconstruction des rumeurs est nécessaire pour l’ensemble de la société.
La FCPE défend l’intérêt des enfants. L’éducation à la sexualité, comme l’éducation aux médias, comme l’éducation à la santé et bien d’autres encore est nécessaire et fondamentale dans le développement des élèves et pour la construction de leur devenir personnel, citoyen comme professionnel.
Pour en savoir plus sur l’éducation à la sexualité sur le portail de l’Education Nationale :
http://eduscol.education.fr/cid46864/les-enjeux-de-l-education-a-la-sexualite.html