Inscriptions aux centres de loisirs : ce qu’il faut changer !

Depuis la rentrée, beaucoup de conseils locaux FCPE ont alerté sur les difficultés relatives aux nouvelles modalités d’inscription dans les centres de loisirs. Si la nécessité d’organiser l’inscription n’est pas remise en cause, en revanche le système mis en place est jugé largement perfectible par une majorité de parents, notamment parce qu’il s’avère injuste et discriminant à l’égard des familles les plus fragiles.
Une consultation a été lancée en février 2017 par la FCPE Paris auprès de l’ensemble de ses conseils locaux pour évaluer l’impact de ces mesures sur l’organisation des familles. Les retours qui témoignent d’un réel et croissant mécontentement des parents ont permis de dégager les points d’achoppement principaux.
Rigidité du nouveau système
Concernant les périodes de vacances scolaires, les arguments concernent, en premier lieu, le délai de pré-inscription de 15 jours jugé intenable par beaucoup de familles qui n’ont pas la possibilité de connaître à l’avance leur planning de travail (intermittents, personnels hospitaliers, salariés à temps partiel…) ou qui travaillent en 2/8. Ce système pénalise également les nombreuses familles monoparentales (que faire lorsque le parent qui doit s’occuper de l’enfant se décommande au dernier moment ?) ou celles qui n’ont pas d’alternatives (familles, amis…).
Concernant les mercredis, est dénoncée la non prise en compte des inscriptions hors délai. Le système mis en place actuellement est binaire (inscription dans le calendrier prévu ou au dernier moment). Il ne tient absolument pas compte des multiples événements qui bousculent régulièrement la vie des parents et obligent à repenser l’organisation de la garde des enfants (un remplacement professionnel, un emploi trouvé, un décès qui survient…).
Discrimination à l’égard des familles les plus fragiles
La surfacturation de 30 % imposée aux familles qui n’ont pas inscrit leur enfant en temps et en heure est particulièrement lourde pour les familles les plus modestes, ainsi que pour celles qui ont plusieurs enfants. Cette surfacturation est vécue comme une punition et explique que certaines renoncent à cette solution pour la garde de leurs enfants et, dans un certain nombre d’écoles, la baisse de fréquentation est soulignée par les REV. Lorsque les parents sont dans l’impossibilité d’être présents le mercredi, il y a un risque réel que ces enfants se voient livrés à eux-mêmes des après-midi entiers, voire que leur incombe carrément la responsabilité de la garde de leurs frères et sœurs plus jeunes.
L’inscription via Internet est également discriminante pour certaines familles qui n’y ont pas accès, et là encore, ce sont les familles les plus fragiles qui sont impactées.
Incohérence du système
Beaucoup de parents pointent l’incohérence d’un système mal pensé qui contraint à des stratégies individuelles parfois surprenantes. C’est ainsi que, pour éviter une facturation trop lourde, certains parents inscrivent leurs enfants tous les mercredis même s’ils savent qu’ils ne viendront que de temps en temps : l’argument concernant la lutte contre le gaspillage alimentaire est de fait disqualifié. Dans d’autres cas, au contraire, ils font le choix de ne jamais inscrire leur enfant et préfèrent ne payer que les mercredis nécessaires même surfacturés.
Communication et évaluation : peut mieux faire
L’information circule souvent mal, ce qui oblige les écoles voire les représentants de parents d’élèves eux-mêmes à relayer l’information concernant les inscriptions. Situation tout à fait anormale !
Autre source de mécontentement : la démarche d’évaluation elle-même de la nouvelle procédure entreprise par la Ville elle-même. La crédibilité de celle-ci a suscité beaucoup de réserves au sein des adhérents FCPE au regard d’un panel qui a intégré si peu de parents de notre fédération… Sans compter le très fort agacement de constater que lorsque des parents, sollicités par téléphone mais sans doute un peu trop revendicatifs dans leurs propos, se sont finalement vus écartés de la réflexion !
Dès l’automne 2016, la FCPE Paris avait demandé à être officiellement et pleinement associée à la discussion sur l’évaluation de ces nouvelles modalités d’inscription en centres de loisirs afin que les revendications des parents puissent être réellement entendues et prises en compte. Après l’envoi à Alexandra Cordebard, adjointe aux affaires scolaires auprès de la Maire de Paris, des conclusions de l’enquête FCPE, espérons que la Ville sortira de son silence.
Vite, corrigeons les erreurs
La synthèse des remontées de l’enquête qualitative menée auprès de ses conseils locaux sur tout le territoire parisien n’a pas été compliquée, tant les avis et attentes sont unanimes. La FCPE Paris a envoyé le 31 mars ses conclusions à la Ville en portant les demandes suivantes :
- ramener la clôture de la période d’inscription à une semaine avant les vacances au lieu de deux
- retrouver la souplesse du système antérieur pour les mercredis après-midi hors vacances
- améliorer la communication avec les familles en cours d’année, avant chaque période de vacances
- engager une réflexion sur le taux de surfacturation
- mettre en place quelques règles précises de non surfacturation.
Il convient de faire évoluer rapidement et significativement les règles d’inscription des enfants aux centres de loisirs dans le respect des objectifs initiaux : une amélioration de l’accueil des enfants, une meilleure organisation des équipes d’animateurs et la réduction du gaspillage alimentaire. Et pour beaucoup de familles, il est urgent d’amender le système avant les inscriptions pour l’été 2017.