La loi Blanquer maltraite la médecine et les médecins scolaires
Encore une promesse non tenue par le Ministre de l’Education nationale. La loi Blanquer devait réorganiser le service de santé du ministère avec la création d’équipes sous la houlette des médecins scolaires. Equipes qui ont finalement disparu lors de la commission finale. Le SNMSU, syndicat national des médecins scolaires et universitaires (UNSA) a publié le 12 septembre 2019 un communiqué de presse intitulé « La loi pour une École de la confiance : la grande déception des médecins de l’Education nationale ».
Pour les médecins de l’Education nationale, « cette loi est une coquille vide : exit l’article 33 qui aurait permis le remboursement par les caisses d’assurance maladie des actes diagnostiques et des produits préventifs prescrits par les médecins de l’éducation nationale ». Les médecins rappellent que pourtant « cette mesure, qui faisait consensus, aurait favorisé un meilleur accès aux soins, des économies de temps pour les familles et les médecins, des économies budgétaires pour la Sécurité sociale et une meilleure équité sur le territoire national ». Mais le pire — et finalement le plus symptomatique de la méthode et de « l’esprit » de la loi Blanquer — c’est le refus d’inscrire dans la loi le travail en équipes pluri-professionnelles (personnels médicaux, infirmiers et sociaux de l’Education nationale) et la réaffirmation de la participation de l’ensemble des personnels de la communauté éducative à la mission de promotion de la santé à l’école.
Un autre point suscite aussi la colère des médecins : “Cerise sur le gâteau pour les médecins de l’Education nationale, déjà surchargés de travail et qui ne réalisaient le bilan de la 6e année, pourtant obligatoire, qu’à moins de 25% en 2016-2017, c’est l’article 63 de la loi qui leur impose encore une mission supplémentaire : effectuer la visite médicale de 3-4 ans, maintenant obligatoire à l’école, quand le service départemental de protection maternelle et infantile n’est pas en mesure de la réaliser.”
A Paris, nous avons la chance d’avoir une double médecine scolaire avec des médecins de la Ville de Paris au périmètre d’activités important.
Reste que le Ministère doit répondre aux évolutions des besoins et doter équitablement chaque territoire. Position qu’elle défend régulièrement auprès de l’Académie de Paris.
Le besoin d’une réforme en profondeur
La FCPE Paris exige depuis des années une réforme profonde pour répondre aux impératifs de prévention chez les enfants et chez les adolescents. Elle dénonce aussi la logique d’externalisation : l’abandon de l’accès à un médecin spécialiste de l’élève est un véritable scandale sanitaire. En ne permettant pas l’accès aux soins et aux aménagements de la scolarité pour plus de la moitié d’une tranche d’âge, l’Ecole fabrique des élèves en difficulté scolaire et en rupture avec le système éducatif.
Depuis des années, la FCPE Paris tire la sonnette d’alarme sur tous les dossiers santé à l’Ecole. Fin octobre 2017, elle alertait ses parents adhérents et l’ensemble des familles parisiennes suite à la publication d’un rapport de l’Académie de médecine sur « La médecine scolaire en France » dont elle jugeait « la situation alarmante », alertant sur le fait que cela « met en grande difficulté les actions éducatives fondamentales en matière de prévention pour les enfants et les adolescents scolarisés ».
La mobilisation des parents d’élèves et des conseils locaux FCPE doit être sans faille sur le droit d’accès pour chaque élève à une médecine scolaire facteur de santé physique et psychologique, d’inclusion et de réussite scolaire.
Envie de témoigner sur la médecine scolaire dans votre établissement ? Ecrivez-nous : fcpe75@fcpe75.org
Côté Académie de Paris
https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_162869/la-sante-a-l-ecole
Coté Ville de Paris
https://www.paris.fr/pages/sante-scolaire-2371