La pollution de l’air à Paris
Depuis les années 1990, la qualité de l’air à Paris s’améliore, mais la mobilisation doit continuer. Des actions concrètes peuvent contribuer à réduire la pollution dans l’une des villes les plus denses au monde. Pour mieux cibler ces actions, plusieurs expérimentations visent à mesurer la qualité de l’air et son évolution.
Qu’est-ce que la qualité de l’air ?
La qualité de l’air dépend de la concentration plus ou moins forte de polluants dans l’atmosphère. Cette concentration est liée à la quantité de polluants rejetée dans l’atmosphère, c’est-à-dire au volume d’émissions. Néanmoins, le lien entre les émissions (ce que l’on rejette) et les concentrations (ce que l’on respire) n’est pas direct. En effet, de nombreux facteurs favorisent, ou au contraire, empêchent la dispersion des polluants tels que la température, la force des vents ou la configuration du bâti. Ainsi, à un niveau d’émissions constant, les concentrations de polluants peuvent varier de 1 à 5 en fonction des conditions météorologiques.
Quelle pollution à Paris ?
A Paris, la qualité de l’air est évaluée via un nouvel indice qui regroupe les mesures pour types de polluants :
- Le Dioxyde d’azote (NO2) : sa principale source est le trafic routier. La baisse des niveaux dans l’agglomération parisienne se poursuit. Pourtant, à proximité du trafic et sur les axes les plus chargés, les niveaux en NO2 sont toujours en moyenne deux fois supérieurs à la valeur limite annuelle (40 µg/m³).
- L’ozone : ce polluant est créé dans l’air à partir des autres polluants sous l’effet du rayonnement solaire. L’ozone est le seul polluant pour lequel les tendances annuelles ne montrent pas d’amélioration, dans tout l’hémisphère Nord.
- Les particules fines classées selon leur taille en deux catégories les PM10 et les PM2,5. Les principales sources sont le chauffage au bois et le trafic routier. Concernant les PM10, les valeurs limites journalières et annuelles sont toujours dépassées à proximité du trafic routier, malgré une tendance à l’amélioration ces dernières années. Pour les PM2.5, la réglementation française et européenne est respectée, les niveaux moyens annuels n’en demeurent pas moins toujours largement supérieurs aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et à l’objectif de qualité français (10 µg/m³ en moyenne sur l’année).
Enfin, l’évolution des législations ont permis de diminuer drastiquement certains polluants comme le dioxyde de souffre (SO2), le benzène ou le plomb. Pour le benzène, dont la principale source est le trafic routier, les niveaux continuent de diminuer lentement et tendent à se stabiliser sur l’ensemble de la région (tant en situation de fond qu’à proximité du trafic routier). À noter : le CO2 est un gaz à effet de serre qui agit à l’échelle de la planète mais qui n’a pas d’impact direct sur la santé, contrairement aux polluants atmosphériques locaux tels que le NO2, les particules fines, le benzène, les composés organiques volatils ou l’ozone.
La qualité de l’air dans les écoles et les crèches
Un programme de mesure a été lancé en septembre 2019. Il vise à expérimenter de nouveaux outils de mesure de la qualité de l’air, notamment une technologie innovante dans la détection des polluants. 150 micro-capteurs ont été installés dans plusieurs crèches, écoles et collèges parisiens afin de recueillir de nouvelles données plus précises, au sein des établissements, et de renforcer le système de mesure existant. Ici la carte des points de mesure.
Par ailleurs, la FCPE Paris a renforcé son partenariat avec Respire, l’association pour l’amélioration de la qualité de l’air, et une formation sur les actions à mener en terme de lutte contre la pollution dans et autour des écoles a été organisée le 25 mars 2021 en visio-conférence. Respire met à disposition contre une caution des capteurs de particules PM10 et PM2,5 qui permettent de faire une campagne de relevés des concentrations de ces deux types de pollution. Toutes les informations ici.
qu’en est-il de l’air intérieur ?
L’air intérieur est également très pollué. Même en dehors de la crise sanitaire actuelle, la seule solution efficace et reconnue pour lutter contre cette pollution est un renouvellement important de l’air intérieur que ce soit par des systèmes de traitement d’air ou tout simplement en ouvrant les fenêtres. En effet, ces polluants sont pour la plupart issus du mobilier (ex bois agglomérés), des peintures et autres matériaux du bâti et des objets usuels (feutres pour tableaux blancs, produits de ménage). Un bon moyen de vérifier si le renouvellement d’air est suffisant est de mesurer le taux de CO2 dans la pièce. En effet, celui-ci est issu de la respiration des usagers et l’aération permet de la faire baisser drastiquement. Les capteurs de CO2 sont peu chers et faciles à paramétrer et leurs données peuvent être facilement intégrées dans un projet pédagogique. La FCPE Paris milite auprès de la mairie de Paris pour que ces capteurs soient installés dans toutes les salles de classe.