Le “J’accuse” des parents FCPE contre les réformes Blanquer !
Du 8 au 10 juin 2019, s’est tenu à Grenoble le 73e Congrès national de la FCPE. Retrouvez ici le texte et la vidéo de la déclaration faite par Isabelle Rocca, présidente de la FCPE Paris, le 9 juin.
Intervention d’Isabelle Rocca, présidente de la FCPE 75 au 73e congrès de la FCPE à Grenoble le 9 juin 2019
Publiée par FCPE PARIS sur Dimanche 9 juin 2019
« Nous sommes beaucoup ici à être rentrés à la FCPE pour la meilleure des raisons : pour lutter contre les déterminismes sociaux qui dessinent des carrières scolaires figées et des plafonds de verre dans la vie future de tant de jeunes.
Le problème aujourd’hui, ce ne sont pas que les moyens des réformes Blanquer mais d’abord et fondamentalement l’esprit de ces réformes ! Cet esprit est non seulement assumé mais conjugué à une absence totale de dialogue social éducatif au niveau national.
Cet esprit, c’est la réussite scolaire pour les initiés.
C’est l’Ecole de la reproduction sociale.
C’est l’Ecole concurrentielle et segmentée, où l’Ecole publique est rongée de l’extérieur par le privé, et de l’intérieur par la logique des « deux vitesses ».
Ce n’est même plus la méritocratie c’est la résultacratie !
C’est la sélection rampante dès la maternelle.
C’est l’inclusion seulement dans les slogans, aucunement la démocratie scolaire inclusive dans les faits.
C’est la République qui renonce à l’émancipation.
Nous sommes aujourd’hui dans une bataille historique et, non, les conflits ne sont pas stériles !
Regardez ce qui ce passe dans nos CDPE, dans nos conseils locaux depuis des mois, écoutons ce que nous disent le terrain, la base, et aussi les invisibles de l’Ecole.
Regardez ces parents qui nous rejoignent depuis quelques semaines, ceux qui reviennent à la FCPE. Regardez le dialogue renoué avec les syndicats, comme jamais ces dernières années.
Il faut assumer de dire clairement NON à une vision néo-libérale de l’Ecole, de rappeler ce en quoi nous n’avons pas confiance !
Dire non à la sélection à l’entrée à l’université pour éviter d’y créer des places.
Dire non à la réforme du lycée avec de faux choix de formation.
Dire non au mépris du pro.
Dire non au nouveau bac qui ne sera plus un diplôme national.
Dire non au financement du privé par le biais des écoles maternelles.
Dire non à l’inclusion au rabais avec les PIAL.
Dire non à une école à 2 vitesses avec la création d’écoles internationales de centres-villes.
Dire non à la discrimination des mères portant le voile et pour cela exclues des sorties scolaires.
Dire non à la disparition programmée des CDEN et CIAEN.
Et puis que dire d’un ministère qui a donné consigne à tous les services de la DGESCO de ne plus jamais utiliser nulle part le terme de coéducation ?
Notre fédération doit être à la hauteur de la séquence. Il faut se donner collectivement les moyens d’être un vrai contre-pouvoir. Nous non plus ne pouvons pas en rester aux slogans.
Nous devons déployer un nouveau système d’action militant, renforcé, musclé, pour “obtenir” et non plus seulement “exiger” ou demander poliment.
Notre projet éducatif et notre force militante ont pu infuser la loi de Refondation ? Ils doivent pouvoir disqualifier définitivement le système d’action Blanquer !
Il est grand temps de publier enfin ce “J’accuse” que tant de parents et nos enfants attendent ! »