Le rachat de Pronote par l’Etat est une bonne nouvelle pour le 2nd degré
L’Etat vient de racheter l’application Pronote et c’est une bonne nouvelle pour les établissements du second degré qui doivent l’acheter chaque année sur leur budget. Cette nationalisation vient à point nommer pour non seulement régler une question de confidentialité des données recueillies, mais également pour permettre à l’Etat d’envisager sereinement et sans surcoût de faire évoluer les modalités de vote lors des élections scolaires.
De quoi s’agit-il?
Pronote est un logiciel de gestion de vie scolaire payant créé en 1999 par Index Éducation, et utilisé dans plus de 7 700 collèges et lycées par plus de 15 millions de personnes (enseignants, élèves, parents) en France. Administré, la plupart du temps, par le principal ou proviseur adjoint de l’établissement, ce logiciel est divisé en plusieurs espaces (un par fonction dans l’établissement), chacun protégée par un mot de passe : les professeurs, la vie scolaire, les parents, les élèves et l’académie. S’y trouvent renseignés les événements à venir, comme un conseil de classe ou une réunion d’information, le calendrier scolaire, avec les vacances et les jours fériés, les notes et les absences de l’élève comme des professeurs, son emploi du temps et les devoirs faits et à faire, même les menus de la cantine. Ce logiciel est tout simplement incontournable dans le second degré et toute la communauté éducative de l’établissement y est connectée.
La situation actuelle
Il ne s’agit pas d’une externalisation ordinaire d’un service, mais d’une véritable délégation de service public qui ne dit pas son nom, sans aucune interaction avec l’administration centrale du ministère, chaque établissement contractualisant directement avec ces sociétés, conséquence de trente ans d’histoire qu’il sera maintenant difficile de faire évoluer. En février 2018 le rapport de l’inspection générale sur la protection des données personnelles ciblait déjà Pronote. Quelques mois plus tard c’est la Cour des comptes : “Dans presque tous les établissements du 2nd degré, la confection des emplois du temps repose désormais sur un unique logiciel externe qui expose potentiellement toute l’institution à un risque de vulnérabilité”, note le rapport. ” La DINSIC (Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat) partage le constat d’une quasi-dépendance du ministère de l’Éducation nationale s’agissant des logiciels de gestion de la vie scolaire. Cette situation doit, selon cette direction, conduire à interroger « des choix technologiques profonds au ministère de l’Éducation nationale”.
Un rachat par l’Etat qui clarifie la situation…
Finalement l’Etat vient de nationaliser Pronote en achetant la société via Docaposte, une filiale de La Poste, avec la Banque des territoires. “Cette prise de contrôle par deux acteurs publics de confiance apporte la garantie de souveraineté numérique, souhaitée par le ministère de l’Éducation nationale, des données collectées par les solutions d’Index Éducation”, annonce Docaposte. “Cette opération conjointe permet aux deux partenaires publics de répondre aux attentes de la communauté éducative quant à la garantie de confidentialité et d’intégrité des données”. .
Et permet d’espérer une évolution des modalités de vote
En effet, depuis l’année dernière Pronote propose le vote électronique pour les élections des représentants de parents d’élève, une possibilité que plusieurs établissements scolaires du 2nd degré parisiens ont choisi de mettre en place en octobre dernier de façon consensuelle. Ainsi en achetant Pronote chaque année, l’établissement peut dorénavant envisager de proposer cette modalité de vote aux parents d’élèves, ce qui permet de diminuer les coups de la mise sous pli du matériel électoral, et d’augmenter la participation. Cela étant, le vote papier le jour J doit être toujours possible.
La FCPE Paris se félicite du rachat par l’Etat de l’application Pronote et espère que cela facilitera l’évolution de la circulaire relative aux élections des représentants de parents d’élèves, qui aujourd’hui ne permet pas de rajouter le vote électronique dans les modalités d’élections des représentants des parents d’élèves, alors même que c’est déjà le cas dans tous les établissements français de l’étranger.