L’éducation, un bien commun universel. Pour garantir les libertés fondamentales
Le 71e congrès de la FCPE a lieu cette année à Biarritz les 3, 4 et 5 juin 2017. Durant trois jours, les parents délégués FCPE venus de toute la France réfléchiront au thème « L’éducation, un bien commun universel. Pour garantir les libertés fondamentales ». L’occasion aussi d’échanger avec le nouveau ministre de l’Education nationale M. Blanquer qui sera présent le 3 juin au matin et, pour la délégation de la FCPE-Paris de porter les attentes des parents parisiens, avec notamment la présentation de trois motions.
Le thème retenu pour ce 71e congrès — qui sera aussi le moment pour les militants de fêter les 70 ans de la FCPE, créée le 26 mars 1947 — est avant tout un signal fort envoyé aux responsables politiques français, élus locaux, futurs députés et surtout nouveaux président et gouvernement.
L’éducation est un bien commun universel qui doit permettre de garantir les libertés fondamentales : voilà le message que la FCPE entend marteler, dans une défense sans concession de l’Ecole publique visant la réussite, le bien-être et l’émancipation de tous les enfants.
L’école est aujourd’hui le dernier service public de ceux qui n’ont plus rien. L’éducation, la réussite de tous sont des droits inaliénables qui doivent être garantis par l’Etat. Cependant, l’accès à l’éducation ne suffit pas. Il s’agit d’apprendre à penser par soi-même : l’école, c’est l’accès à la pensée. La question éducative se situe dans le temps long, elle engage l’avenir de la société tout entière, c’est une responsabilité collective. Chaque citoyen doit prendre conscience de l’importance de l’accès à la liberté grâce à l’éducation.
Pourquoi une nation doit-elle être éduquée, et l’éducation au savoir académique suffit-elle ?
Faut-il apprendre la même chose à tout le monde, avec les mêmes méthodes ?
L’éducation est-elle commune en Europe ? Quelle pourrait être une politique européenne d’éducation ?
L’enseignement obligatoire est-il pensé comme commun à tous les élèves ? Dans le modèle français, il y a une très forte attente politique dans l’école commune, afin de réaliser une véritable égalité des chances. Cette école commune risque d’être compromise si diverses tendances du marché prennent le pouvoir sur l’éducation.
Les motions parisiennes
La FCPE-Paris présentera devant le congrès national 2017 trois motions sur des sujets majeurs sur lesquels notre CDPE souhaite se positionner au nom de l’ensemble de ses adhérents. Voici les textes de ces motions qui seront retravaillées et soumises au vote des délégués FCPE réunis en congrès.
Motion 1 : Du temps long pour réformer l’école
Si les diagnostics sont globalement partagés sur les maux dont souffre l’Ecole française, les conclusions tirées divergent, oubliant parfois de poser les bonnes questions. Quels sont les objectifs de l’école : sélectionner une élite ou faire réussir tous les élèves?? Il est grand temps de lever le voile sur les positions de chacun.
La FCPE regrette l’absence de courage politique qui empêche de chercher un consensus de la nation sur les missions de l’école et d’accorder un temps long pour réformer, distinct de celui des enjeux électoraux.
Parce qu’il faut rompre avec l’empilement et la valse des réformes, mettre fin au jargon administratif et déployer qualitativement les réformes sur le terrain, cesser de faire table rase des mesures du gouvernement précédent avant leur évaluation indépendante, transparente et concertée, la FCPE exige la tenue d’un Grenelle de l’éducation dans la première année du quinquennat.
L’École de la République est aujourd’hui discréditée et affaiblie à cause de son incapacité à répondre aux difficultés scolaires de nombreux élèves qui révèle à la fois l’étendue du consensus libéral sur la construction d’une école à plusieurs vitesses et la peur d’engager un combat qui paraît immense. La FCPE estime qu’il est temps de faire des choix qui engageront toute la nation sur le temps long : sur la formation des enseignants, la mise à disposition des moyens humains et financiers nécessaires et le combat contre la ségrégation scolaire.
Clarifier la relation aux parents dans l’École publique
Si la loi de refondation de 2013 a reconnu la qualité de la relation parents-école comme facteur essentiel dans la réussite scolaire des élèves, la mise à distance des parents par l’institution reste la règle et les alliances éducatives de terrain les exceptions. L’existence de nouveaux droits pour les parents et la reconnaissance du statut du parent délégué n’ont pas permis de changer la qualité ni la nature de la relation parents-école, trop empreinte de méfiance et de disqualification souvent réciproques. Ce qui fragilise encore plus les élèves dont les parents sont déjà les plus éloignés de l’école.
Pour la FCPE, il est temps de mettre un terme à ce « malentendu coéducatif » et l’institution doit clarifier sa position. Changer la relation aux parents n’a besoin d’aucuns moyens supplémentaires. Il suffit d’activer les leviers qui existent déjà.
Nous exigeons partout l’implantation et l’animation des espaces parents, la présentation et le partage en toute transparence des outils de pilotage et d’évaluation. Nous demandons que soient facilitées la collaboration et les rencontres régulières entre partenaires institutionnels et au sein de la communauté éducative.
Il faut également mettre un terme à toutes les tentatives de contourner les fédérations de parents au faux prétexte qu’elles feraient écran aux « vrais » parents, attitude qui renforce les positions consuméristes vis-à-vis de l’Ecole et éloigne collectivement de l’intérêt général.
Lutter contre les discriminations pour une école réellement inclusive
Malgré la reconnaissance du principe d’inclusion et de non discrimination par la loi de Refondation de 2013, le rapport « Droits de l’enfant 2016 » du Défenseur des droits de novembre 2016 appelle à réduire encore les nombreuses discriminations d’accès à l’Ecole et dans l’Ecole.
La FCPE exige la mise en œuvre de toutes les recommandations du rapport du Défenseur des droits visant à instaurer l’égalité des droits devant, dans et par l’Ecole.
La FCPE exige en priorité :
– une formation des enseignants à l’éducation inclusive comme éducation partagée avec les parents qui ont une réelle expertise dans le champ du handicap de leur enfant ;
– la valorisation des pratiques de différenciation pédagogique pour que les pratiques inclusives puissent essaimer ;
– une formation des enseignants à la lutte contre les discriminations issues de leurs propres pratiques via préjugés et représentations stéréotypées ;
– des mesures pour faciliter l’appropriation par l’enfant-élève d’un savoir sur ses propres droits ;
– une politique de lutte contre toutes les ruptures scolaires ;
– la fin de l’orientation scolaire comme mécanisme d’exclusion ;
– le soutien aux élèves en termes de remédiation éducative et de restauration de l’image de soi ;
– la reconnaissance de l’impact de la précarité sur la scolarité.
Accéder à l’Ecole, être accompagné et respecté dans sa scolarité sont des droits qu’il faut faire appliquer partout.
En 2017, c’est le Conseil départemental des parents d’élèves des Pyrénées-Atlantiques qui accueille le congrès national. En savoir plus sur le CDPE 64 ? Cliquez ici !