L’égalité filles-garçons en action

Samedi 7 mars 2020, à la veille de la journée internationale des droits des femmes qui a lieu tous les ans le 8 mars, la FCPE nationale organisait une journée thématique autour du féminisme.
L’occasion de rappeler que même si le président Macron a fait de l’égalité filles/garçons une priorité nationale du quinquennat, le chemin de l’égalité entre les sexes est loin d’être atteint. Dans les jeux, dans l’éducation familiale, en classe, dans les choix d’orientation…, les stéréotypes ont la vie dure. Pire, ils semblent s’amplifier !
En tant que représentants des parents, nous avons notre rôle à jouer pour faire bouger les lignes de la société, d’abord en faisant monter le niveau de conscience global, comme aime à le rappeler Yuma Miralles, militante au sein du collectif « Nous Toutes », venue témoigner lors de cette journée.
Testez-vous et documentez vous
Question n°1 – La répartition de la prise de parole en classe est équitable entre filles et garçons
FAUX. « Les enseignant.e.s ont en moyenne 56 % de leurs interactions avec les garçons et 44 % avec les filles » nous dit le rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes « Formation à l’égalité filles-garçons ». Il indique, par ailleurs que les filles sont d’abord sollicitées dans le cas de rappel des savoirs quand les garçons sont attendus pour faire des propositions de solutions innovantes. Dans les tâches de vie de classe, aux filles revient le rôle d’essuyer le tableau, aux garçons d’aider à dépanner un matériel qui ne fonctionne pas (ordinateur par exemple)
Pour en savoir + : rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes « Formation à l’égalité filles-garçons », p. 14 et suivantes.
Question n°2 – Les filles sont plus nombreuses à obtenir le baccalauréat que les garçons
VRAI. A la session 2017, 10 points séparaient les deux sexes (les écarts se creusent même depuis 2012) : 84 % pour les filles et 74 % pour les garçons. Et ce constat est également partagé aux examens du CAP, du DNB… Au lycée, les filles sont moins nombreuses à s’orienter vers les enseignements ou filières scientifiques ce qui les conduit à être peu représentées dans les classes préparatoires scientifiques et à se diriger vers les études d’ingénieurs. Elles occupent majoritairement les filières littéraires et sciences humaines. Dans l’enseignement professionnel, les garçons sont majoritaires dans les filières Production et dans les filières Tertiaires
Pour en savoir + : Etude de la DEPP 2019 Filles et garçons sur le chemin de l’égalité p. 24 et suivantes en ce qui concerne les résultats au bac mais beaucoup d’autres parties sont intéressantes
Question n°3 – Il existe un rapport entre la notion de consentement et une tasse de thé ?
VRAI. Pour vous en convaincre, il vous suffit de regarder cette petite vidéo ludique au message très pertinent. A diffuser autour de vous !
Question n°4 – 1 femmes sur 6 déclare que son premier rapport sexuel n’était pas désiré
Vrai. C’est un des résultats inquiétant de la grande enquête #JaiPasDitOui lancée en février dernier par le collectif “Nous Toutes” sur le consentement dans les rapports hétérosexuels . En 10 jours, plus de 100000 personnes ont répondu dont 96000 femmes. Selon les auteurs de l’enquête « les femmes qui commencent leur vie sexuelle par un rapport non désiré et consenti sont bien plus confrontées à des violence dans leur vie sexuelle.
Pour en savoir + : les résultats complets de l’enquête
Question n°5 – L’âge des premières règles apparaît de plus en plus tôt
VRAI. Selon l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), l’âge moyen des premières règles n’a cessé de diminuer en France. Sans doute proche de 16 ans vers 1750, il est descendu à près de 15 ans vers 1850 puis 13 ans en 1950. En 1994 (date de la dernière étude sur le sujet) les premières règles arrivent, en moyenne, à l’âge de 12,6 ans. Aujourd’hui, de plus en plus de petites filles ont leur puberté avant 10 ans,. Dans un sondage en ligne publié sur le site Les Glorieuses, 88% des sondé·es reconnaissent s’être déjà retrouvé·es en pénurie de protections à l’école. De nos jours, les règles sont source de honte et de précarisation. Pour inciter les pouvoirs publics à s’emparer de manière urgente de cette question, la FCPE Paris a fait voter une motion intitulée “Pour des distributeurs de protection hygiéniques dans les toilettes des filles de tous les établissements scolaires” lors du congrès 2019. D’autres initiatives sont en cours : réflexion au conseil régional, campagne de communication dédiée de la FCPE…