L’exclusion temporaire, une déscolarisation instituée ?
« Ce sont chaque jour les effectifs d’un collège entier d’élèves qui sont temporairement exclus certains mois » rapporte Benjamin Moignard, sociologue, dans la première note que publie le 20 mars 2017 le conseil scientifique de la FCPE. Cette note, consacrée à l’exclusion temporaire au collège est le fruit d’une étude réalisée auprès d’un échantillon de collèges de région parisienne qui interroge une pratique qui devient une routine punitive, selon les mots de l’auteur, alors que son efficacité a été largement contestée par la recherche.
L’exclusion temporaire ne serait en réalité qu’une réponse institutionnelle à la souffrance des enseignants. Dans la grande majorité des cas, les élèves sont renvoyés chez eux sans qu’aucune mesure éducative ne soit mise en place, accentuant le risque de décrochage chez les élèves les plus fragiles.
Comment se satisfaire d’une forme de déscolarisation instituée, à une époque où la demande d’école ne se dément pas, s’interroge l’auteur en conclusion. Ce n’est en tous cas pas la FCPE qui dira le contraire puisque dans son projet éducatif elle appelle de ses vœux des sanctions à portée pédagogique, l’exclusion de l’établissement devant toujours rester l’exception.
Consulter la note “L’exclusion scolaire au collège : une déscolarisation instituée ?” Benjamin Moignard, Les notes du conseil scientifique n°1, mars 2017. (format pdf)
Le conseil scientifique de la FCPE s’attache à déconstruire les idées reçues sur l’éducation et propose de courtes notes sur des sujets intéressant les parents d’élèves.