Motion “Education aux médias, pratiques de l’Internet”
Education aux médias, pratiques de l’Internet : innover pour accompagner les élèves et leur famille
Maillon essentiel dans la constitution d’une culture numérique et dans le parcours citoyen, l’éducation aux médias et à l’information (EMI) est un des axes prioritaires de la refondation de l’Ecole, inscrit comme tel dans la loi de juillet 2013 et les nouveaux programmes. Malgré les annonces volontaristes du ministère, l’institution se saisit encore à tâtons de ces questions sans déployer en la matière tous les leviers de la co-éducation. Et il reste aussi de vraies zones d’ombres sur les moyens mis en œuvre pour généraliser l’EMI sur tous les cycles avec des pratiques pédagogiques innovantes, portées par des enseignants formés.
- La FCPE demande d’abord la mise en place d’un partenariat opérationnel entre le ministère et les fédérations de parents pour inventer collectivement les supports nécessaires de formation et d’information des parents sur les usages qu’ont les enfants de l’Internet et des médias numériques.
Face à l’importance des enjeux (lutte contre les théories du complot, les phénomènes d’emprise et de recrutement terroriste, les conduites addictives face aux écrans…) l’éducation aux médias et à l’information doit être conçue comme une compétence partagée par les familles et l’école. Les actions menées dans le cadre scolaire et dans le cadre familial doivent pouvoir se renforcer mutuellement.
L’éducation nationale doit témoigner en actes de son soutien à l’ « e-parentalité » en aidant les familles à comprendre et à accompagner les usages de leurs enfants pour les rendre autonomes, sécures et critiques.
- La FCPE exige que l’éducation aux médias et à l’information soit effectivement mise en œuvre de manière pratique sur tous les cycles, dans le premier degré comme le second degré, avec une formation initiale et continue de tous les enseignants et des objectifs précis par niveaux.
- La FCPE exige que ne soient pas négligés les écoliers de maternelle qui peuvent aussi bénéficier de l’EMI. Dès la grande section, un travail doit être réalisé sur les genres télévisuels puisque la télévision est le média de prédilection des plus petits. Aidons-les à percevoir ce qui relève de la fiction ou du réel, du vraisemblable et de l’invraisemblable. Formons-les à décoder et à mettre en mots ces dessins animés, publicités et journaux télévisés que beaucoup regardent souvent.
- La FCPE exige que soient appliqués les nouveaux programmes d’élémentaire en initiant les écoliers à la « méthodologie » de l’internet via la recherche d’informations. De façon transversale par rapport aux matières enseignées, il faut proposer aux élèves de nouvelles séquences pédagogiques innovantes pour les aider à comprendre qu’Internet doit être appréhendé comme une source d’appropriation des connaissances, mais aussi parfois comme un risque de brouillage. Fournir aux élèves, en classe, une vraie méthode pour préparer des exposés permettra d’accompagner les premiers pas de chaque enfant sur le Net.
- La FCPE exige que soient développées les expériences d’écriture numérique collaboratives au collège en investissant les EPI et en sensibilisant à la « mémoire du Net ». Au collège, tous les jeunes adolescents doivent pouvoir mener à bien des expériences collaboratives comme la création d’exposés numériques, d’émissions de radios, de journaux scolaires, de podcasts, de blogs partagés. La question des traces numériques, laissées volontairement et involontairement par chacun, les notions d’« e-réputation » et de cyberharcèlement doivent être explicitées au moment où les adolescents s’inscrivent sur les réseaux sociaux et utilisent massivement Internet pour communiquer.
- La FCPE exige que soit renforcée l’autonomie des lycéens en leur offrant un égal accès à la production et au savoir numérique. Pour réduire efficacement la fracture numérique qui participe des inégalités sociales, il faut lutter contre les inégalités d’accès au savoir numérique.
Les enseignants doivent d’abord encourager un nouveau rapport actif, autonome et créatif des lycéens au savoir, à l’information et à l’innovation que proposent les interfaces numériques. Il faut en faire des « auteurs/acteurs » qui maîtrisent les codes de l’internet et du numérique.
Les pouvoirs publics doivent ensuite leur offrir et leur faciliter l’accès à des ressources numériques parascolaires, culturelles et informationnelles en « open access » (manuels, livres, magazines, journaux, podcasts, apps, Moocs…) pour permettre à chaque jeune de se constituer une vraie bibliothèque personnelle pour l’accompagner dans leur parcours scolaire et citoyen.