Non à la suppression des décharges

Refus de la décharge d’enseignement pour les directeur.rice.s d’école à Paris : à nouveau l‘Etat prend une décision injuste pour l’école publique à Paris et dommageable pour nos enfants.
Dans un contexte où l’école publique fait déjà face à de nombreuses attaques, notamment une baisse systématique des dotations horaires depuis 2017 et des fermetures de classes, exclusivement portées par l’école publique, la FCPE déplore le refus de la ministre de l’Éducation Nationale de signer la nouvelle convention proposée par la Ville de Paris.
Cette convention, mise en place depuis 1982 et financée par la Ville de Paris, vise à maintenir le dispositif de décharge d’enseignement pour les directrices et directeurs d’écoles maternelles et élémentaires qui comptent au moins 5 classes.
Le ministère justifie cette décision au nom de l’équité territoriale, s’appuyant sur un avis formulé par la chambre régionale des comptes en novembre 2024. Il nous semble incompréhensible qu’un dispositif qui a prouvé ses bienfaits aussi bien au niveau du climat scolaire que sur les résultats des élèves (en particulier dans les quartiers populaires), disparaisse, nivelant par le bas l’ensemble des écoles
La suppression de ce dispositif serait une régression majeure pour les 654 écoles parisiennes dont, à minima 42 ont déjà été annoncées comme devant perdre leur décharge de direction dès la rentrée 2025, postes qui resteront vraisemblablement vacants.
La décharge d’enseignement permet aux directrices et directeurs d’école d’assumer pleinement leurs fonctions administratives et pédagogiques, avec des bénéfices tangibles pour les élèves et les familles
Une gestion administrative optimisée et une disponibilité accrue avec l’ensemble des acteurs : les
directeur.rice.s peuvent se consacrer pleinement à l’accueil des familles et des élèves, au suivi pédagogique, à la sécurité à l’extérieur comme à l’intérieur des écoles, aux conseils d’école, à la surveillance de l’état bâtimentaire, à la gestion des inscriptions…
- Un renforcement de la qualité pédagogique : libérés de tout ou partie de leur charge d’enseignement, ils peuvent accompagner les enseignants et assurer un meilleur suivi des élèves.
- Les directeurs deviennent des interlocuteurs plus accessibles pour les familles et les acteurs locaux.
- Un allégement de la charge mentale : cette mesure réduit la pression liée à la multiplication des
responsabilités, pour la direction comme pour les enseignants. - Une gestion efficace des imprévus : ils peuvent intervenir rapidement en cas d’urgence, sans perturber l’organisation de l’école.
- Une attractivité renforcée de la fonction : la décharge contribue à rendre plus attractifs ces postes exigeants, qui demandent une réelle formation.
Cette décision, annoncée brutalement, sans aucune concertation, aura pour conséquence directe de priver de direction 42 écoles parisiennes dès la rentrée 2025. Ce processus se poursuivra les années suivantes : les écoles parisiennes perdront toutes leurs directeurs ou directrices totalement déchargés.
La FCPE dénonce ce nivellement par le bas, contraire à l’intérêt des enfants et des familles parisiennes.
Elle appelle la ministre de l’Éducation Nationale à revoir sa position et à accepter la convention proposée par la ville de Paris pour préserver un dispositif essentiel à la bonne gestion des écoles et à la qualité de l’enseignement.