Non à l’inégalité entre lycéens
Alors que la situation sanitaire se dégrade sur l’ensemble du territoire, les parents d’élèves sont déconcertés par les disparités d’organisation entre lycées parisiens et les inégalités d’apprentissage qui en découlent pour tous les élèves. Bien qu’inédite, cette situation inique constitue un réel danger pour l’égalité des chances, la réussite aux examens en 1ère ou Terminale et à l’orientation post-bac.
Comment est-il possible de demander aux lycées publics d’adapter les conditions d’accueil des élèves pour éviter la propagation du virus et soutenir l’effort national de lutte contre le Coronavirus sans mettre en place des mesures d’accompagnement permettant d’assurer une réelle continuité pédagogique ?
Depuis le 2 novembre 2020, pendant que certains élèves ont la chance de poursuivre leurs apprentissages à 100% au lycée avec leurs enseignants, d’autres n’ont cours que partiellement. Les plans de continuité pédagogique ont été déployés dans les lycées avec de multiples adaptations locales et de fortes disparités entre les établissements : si certains élèves bénéficient de classes distancielles en Visio, d‘autres lycéens passent 50 % de leur semaine seuls chez eux privés de cette continuité. Rappelons que tous ne bénéficient pas des mêmes conditions d’apprentissage à la maison (espace calme, matériel, connexion internet, présence d’un parent) et que dans ce contexte le nombre d’élèves en décrochage scolaire a augmenté. Rappelons également que moins de présentiel au lycée signifie aussi moins d’accompagnement à l’orientation dans un tel contexte.
A ce premier constat alarmant sur l’iniquité de traitement entre élèves, s’ajoute l’absence de contrainte pour les lycées privés dans la mise en place des protocoles au sein de leurs établissements, l’effort national pour limiter les risques de propagation du virus n’a pas été respecté, malgré un financement public de ces établissements. Dans le même temps, un effort a été demandé aux lycées publics sans que les mesures d’accompagnement soient mises en place pour assurer une réelle continuité pédagogique.
Cette différence de traitement nous inquiète et nous révolte quant à l’avenir des lycéens et à l’émergence d’une “génération perdue”. La disparité de l’application des recommandations ministérielles dénuées de cadre clair entraine un apprentissage scolaire à plusieurs vitesses, à savoir un enseignement « normal » pour certains, alors que d’autres doivent se contenter d’un apprentissage dégradé, quelle que soit l’investissement et la bonne volonté de leurs enseignants.
C’est un scandale ! D’ailleurs, les directives ministérielles suggèrent que l’organisation du Baccalauréat ne tiendra pas compte de ces difficultés. Un comble !
La FCPE Paris condamne tout ce qui pourrait porter atteinte au principe d’égalité de traitement des candidats au Baccalauréat et déplore que les lycéens franciliens ne puissent préparer leurs examens de manière équitable.
Face à cette situation, la FCPE Paris demande :
- que des règles claires soient appliquées par l’ensemble des lycées d’Ile-de-France, afin que soit respecté le principe fondamental d’égalité des chances et de réussite de chaque lycéen dans ses études et à l’examen du bac, quel que soit son quartier et son établissement ;
- que des mesures compensatoires soient mises en place dans chaque établissement jusqu’à la fin de l’année scolaire pour aider les élèves qui ont eu à pâtir de la situation sanitaire (heures de soutien, dédoublements et suivi du travail à la maison) ;
- que des moyens supplémentaires soient mis en place pour l’accueil des lycéens dans les établissements scolaires ayant respecté les protocoles sanitaires et appliqué les mesures demandées par le gouvernement, en favorisant notamment l’utilisation de “tiers-lieux” ;
- que soit organisée rapidement une concertation avec la Région pour que les lycéens n’aillent pas en cours le ventre vide en garantissant l’accès à un repas chaud par jour aux lycéens