Non aux projets inégalitaires pour l’éducation !
La vocation première de l’Éducation nationale, héritée de la Révolution française, est de transmettre les connaissances nécessaires à l’émancipation individuelle et collective. L’École participe à la construction de futurs citoyens, garants de l’État de droit et de la démocratie. Le recul permanent de l’ambition éducative de nos gouvernants s’oppose aux valeurs de la République telles qu’elles sont inscrites sur les frontons de nos écoles.
Alors que les candidat.e.s à l’élection présidentielle ont dévoilé les grandes lignes de leurs programmes sur l’Éducation, la FCPE Paris constate que beaucoup partagent une même vision idéologique. Leur ambition commune est d’imposer la concurrence et compétition dans toutes les sphères de nos vies.
Leurs projets menacent l’existence même d’une offre éducative publique, de qualité et accessible à tous les élèves. Ils visent à trier, classer et séparer les élèves, et exclure du système éducatif celles et ceux qui devront aller travailler, toujours plus jeunes, sans avoir l’opportunité de bénéficier d’une éducation généraliste.
La mise en concurrence des établissements et des enseignants conduira à de profondes disparités d’offre éducative suivant les territoires. La ségrégation sociale et géographique que l’on constate aujourd’hui ne pourrait ainsi que s’amplifier toujours davantage, au détriment des plus modestes, des plus fragiles et de toutes celles et tous ceux qui « n’ont pas les codes » ou ne sont pas « bien nés ».
Nous, parents d’élèves, voulons une véritable politique éducative, dotée de moyens suffisants, au service des enfants et de leur avenir.
La FCPE Paris demande :
Un accès égalitaire et équitable de toutes et tous à l’éducation
Les élèves ont besoin d’enseignants en nombre suffisant, bien formés et n’exerçant pas dans des classes surchargées.
Les enseignants doivent conserver un même niveau de qualification quel que soit le quartier ou la ville où ils enseignent.
Ils doivent pouvoir adapter leur pédagogie à la diversité de leurs élèves.
Tous les établissements doivent être dotés de tous les personnels nécessaires à leur bon fonctionnement (médecins, infirmier·e·s, psychologues, AESH, etc.).
Des enseignements équilibrés quelle que soit la filière d’enseignement
Tous les élèves, qu’ils soient en filière générale, technologique ou professionnelle, doivent pouvoir acquérir un socle de connaissance solide et suivre des enseignements de culture générale, indispensables à leur poursuite d’étude et à la construction des citoyens qu’ils deviendront.
La répartition des options et des enseignements de spécialité doit permettre à chacun·e d’acquérir une formation équilibrée et de pouvoir faire des choix d’orientation cohérents.
L’orientation ne doit pas être un couperet, les élèves doivent avoir la possibilité de se réorienter, choisir leurs spécialités et options, pouvoir revenir sur leurs choix, faire des erreurs et progresser.
Une revalorisation des voies de professionnalisation
La professionnalisation doit faire l’objet d’un choix conscient des élèves et doit leur permettre de poursuivre leurs études s’ils le souhaitent.
Les tâches confiées aux élèves et aux apprentis doivent être adaptées à leur âge et niveau de formation.
Les formations professionnalisantes ne doivent pas constituer un réservoir de mains d’œuvre gratuite, toute période de travail auprès d’un employeur devant donner lieu à une juste rémunération.
Assurer de bonnes conditions d’enseignement ne peut se faire qu’en permettant à toute la communauté éducative de coopérer. Le bien-être des élèves passe par celui de leurs professeurs, le service public de l’éducation doit être identique pour toutes et tous, quel que soit le milieu ou le territoire. Les enseignants doivent bénéficier d’un statut et de conditions de travail à la mesure de leur rôle dans la société et de leur utilité sociale. Les recrutements et la formation des personnels de l’Éducation nationale doivent être à la hauteur des enjeux.