Numérique scolaire : qui en fait quoi et avec quels bénéfices ?
Deux rapports publiés en janvier 2016 par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance nous apprennent plus sur les usages du numérique à l’école et sur les effets des nouveaux outils et nouvelles pédagogies sur les élèves.
LE NUMÉRIQUE COMME LEVIER DE TRANSFORMATION DES MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
Le numérique suppose une évolution des structures et des métiers. Avec l’entrée du numérique, le métier d’enseignant est nécessairement modifié. En effet, le champ des possibles pédagogiques s’ouvre avec l’apparition des tablettes numériques, avec l’accès à internet, avec les tableaux blancs interactifs, des manuels numériques, etc. L’enseignant n’est plus celui qui, seul détient les « savoirs » et seul peut les transmettre. La révolution numérique scolaire, sous-entend de fait une révolution pédagogique d’ampleur. Des recherches autonomes d’un côté, l’application en cours de l’autre. Un cours à lire à la maison, des exercices spécifiques en classes, voire un travail de groupes à mener durant plusieurs séances, etc.
Avec le numérique, les missions des enseignants sont revisitées. Bien entendu ils ont toujours la tâche formidable de former les futurs citoyens, mais plus à la manière du passé. Leur formation doit aussi être revue en conséquence. Une vraie formation initiale aux outils numériques et aux différentes méthodes pédagogiques applicables, ainsi qu’une formation continue pour ne jamais être dépassé par l’évolution technologique.
En janvier 2016, un rapport a été publié par la DEPP intitulé Les collèges connectés : une utilisation plus fréquente des outils numériques par les élèves, associée à une évolution des pratiques pédagogiques des enseignants .
Ce rapport montre que depuis 2013, début de l’expérimentation dans les collèges connectés, la proportion d’enseignants qui font utiliser les outils numériques par leurs élèves est plus développée qu’ailleurs. Cette utilisation est liée, dans la plupart des disciplines, à des pratiques pédagogiques qui incitent les élèves à être acteurs de leurs apprentissages (expérimentations, travail de groupe et différenciation).
Il apparaît que dans toutes les disciplines, les élèves qui utilisent les outils numériques sont plus souvent engagés dans des activités de différenciation pédagogique. À travers la pédagogie différenciée, l’enseignant met en œuvre un ensemble diversifié de moyens et de procédures d’enseignement et d’apprentissage pour permettre à des élèves d’âge, d’aptitudes, de compétences, aux savoirs hétérogènes d’atteindre par des voies différentes des objectifs communs.
LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DE LA RÉUSSITE SCOLAIRE EN ÉDUCATION PRIORITAIRE
Dans un rapport intitulé Le dispositif D’COL dans les collèges de l’éducation prioritaire aide principalement les élèves les plus faibles et également publié en janvier 2016, la DEPP permet d’apprécier les effets d’entraînement positif des usages pédagogiques du numérique en éducation prioritaire.
Le rapport s’intéresse à D’COL, un dispositif numérique d’aide aux élèves de sixième en difficulté, en français, en mathématiques et en anglais. Les élèves, se connectent au site D’COL et travaillent avec l’appui d’un enseignant référent, jusqu’à deux heures par semaine. L’enquête de la DEPP révèle que D’COL améliore les résultats des élèves les plus faibles, principalement en mathématiques et en anglais. Les trois quarts des enseignants et des chefs d’établissements interrogés jugent positivement le dispositif. Les équipes pédagogiques, ainsi que les élèves concernés par ce dispositif, estiment qu’il favorise l’autonomie, la confiance en soi et la motivation des élèves.
Mis en place dans les collèges de l’éducation prioritaire depuis octobre 2013, il est également proposé aux classes de CM2 depuis la rentrée 2014-2015, notamment dans les écoles en réseaux d’éducation prioritaire (REP+).