Parcours supercherie ? On est loin de l’orientation choisie
Peut-on réellement laisser l’avenir de la jeunesse entre les mains d’obscurs algorithmes ? Les difficultés rencontrées par les élèves et leur famille sur la plateforme Parcoursup auront montré que la communication ne peut pas tout.
Le gouvernement a « vendu » Parcoursup aux parents en plaidant pour le retour de l’humain, la fin de l’arbitraire d’APB et du tirage au sort. Or, il s’est produit pendant plusieurs semaines exactement l’inverse. Un rouleau compresseur s’est mis en marche désignant qui sur liste d’attente, qui affecté ou qui sans aucune place nulle part. Et tout cela au moment même où ces jeunes étaient en plein dans la validation de quelque 15 ans de scolarité… On est bien loin de l’orientation choisie et du droit pour nos jeunes d’être acteurs de leur avenir.
In fine, on remet l’avenir de notre jeunesse à des algorithmes complètement opaques, pour lesquels nous ne disposons pas de tous les paramètres de décision, et très différents d’une université à l’autre. Personne ne comprend quels sont les critères qui seraient objectifs et qui ouvriraient telle ou telle place à l’université.
Saisine du Défenseur des droits
Face à un tel manque de transparence, la FCPE, les organisations étudiantes et lycéennes, épaulées par le Syndicat des avocats de France, ont annoncé en conférence de presse le 17 juillet 2018 qu’ils saisissaient le Défenseur des droits pour obtenir la publication des algorithmes locaux utilisés par les universités. Objectif : prouver le caractère discriminatoire du tri des candidatures. Sur quels critères les dossiers ont-ils été sélectionnés ? Les témoignages démontrant les limites du système se sont multipliés, avec par exemple une mise au ban des lycéens issus de baccalauréats professionnels ou technologiques, ou bien issus de territoires REP et REP+. . . Par ailleurs, pour aider les parents concrètement à obtenir des explications sur le tri des dossiers par les établissements du supérieur, la FCPE a conçu un kit, téléchargeable sur son site. Il donne la démarche à suivre pour lancer officiellement un recours auprès du tribunal administratif.
En 2018, l’avenir des lycéens de terminale s’est donc joué en un lancé de dés. Or, ce n’est pas la sélection à l’entrée d’une formation qui permet d’améliorer le taux de réussite, mais bien les conditions d’études, la manière d’enseigner et l’accompagnement des étudiants qui fait la différence.
La FCPE demande au gouvernement de mettre les moyens nécessaires à la réussite de tous les jeunes !
Quant aux responsables de la FCPE Paris, ils rencontreront les autorités académiques le 10 septembre prochain pour faire un point très précis de la situation dans l’Académie de Paris.