Garantir à tous les bacheliers l’accès à la formation de leur choix dans les meilleures conditions de réussite
En juin 2017, la FCPE exigeait un Grenelle de l’Éducation pour permettre à chacun de répondre à la question « Quels sont les objectifs de l’enseignement supérieur : sélectionner une élite ou faire réussir tous les étudiants ? » Un an plus tard, force est de constater que si le gouvernement n’a pas entendu cet appel à la concertation, il a donné sa propre réponse. Pour l’accès à l’enseignement supérieur, c’est la sélection, et c’est une sélection injuste et inefficace. Quant à la réforme annoncée du lycée, elle prépare une mise en concurrence accrue entre lycées, disciplines et lycéens qui va renforcer la sélection — et donc les inégalités — sur tout le continuum Bac-3/Bac+3.
Les choix qui ont présidé à la mise en place de la plateforme Admission Post-Bac (APB) en 2009 montraient certes leurs limites, mais rien n’interdisait de les adapter, en allouant les moyens à la hauteur de cet enjeu, sans toucher à son principe de base : les futurs bacheliers sélectionnaient les formations qui les attiraient et indiquaient leurs préférences.
Tout au contraire, ce qui a été mis en place — dans l’improvisation et sans concertation aucune — c’est ParcourSup : un système où les établissements d’enseignement supérieur sélectionnent les élèves qui semblent leur convenir, selon des critères hétérogènes, opaques et donc arbitraires. Il s’agit au final d’un système injuste et inefficace qui, d’une part, ne permet pas de prendre en compte les préférences des élèves et, d’autre part, laisse sans affectation de très nombreux bacheliers alors que les cours reprennent dans le supérieur et que des formations même prestigieuses s’alarment de classes encore incomplètes.
En amont, l’orientation des lycéens est démantelée, avec la réduction du maillage des Centres d’information et d’orientation (CIO). Les choix d’orientation des élèves ne sont donc pas suffisamment éclairés, surtout pour les élèves qui ne bénéficient pas d’un entourage pouvant les aider à construire un parcours d’avenir.
Ce processus de sélection inefficace, particulièrement long et lent, soumet les lycéens et leurs familles à une angoisse sur plusieurs mois et porte gravement atteinte à l’image de soi et à la confiance, si essentielles à la réussite d’études.
Certains élèves ont choisi de sortir de la plateforme car ils ne pouvaient plus accéder à un logement étudiant via le CROUS et ne pouvaient pas attendre début septembre pour décider de leur ville d’affectation au risque de ne trouver un logement qu’au prix fort.
Pour garantir à tous les bacheliers un accès à la formation de leur choix dans le supérieur, condition essentielle de leur réussite, la FCPE Paris exige :
- un accompagnement des lycéens, durant toute leur scolarité et en phase de choix, efficace et au même niveau pour tous, par des professionnels de l’orientation, en collaboration étroite avec les enseignants du secondaire et les établissements d’enseignement supérieur ;
- l’arrêt de toute sélection, notamment sociale, à l’entrée dans l’enseignement supérieur par la création de postes dans l’enseignement supérieur à la hauteur des besoins d’enseignement et de formation de tous les étudiants ;
- une dotation de l’État aux établissements universitaires par étudiant à la hauteur de celle des grandes écoles et des classes préparatoires;
- l’accompagnement des étudiants en première année, avec tous les moyens permettant d’identifier les facteurs de risque et d’y remédier, y compris par des horaires accrus et des aménagements de parcours.