Pour le report de la 1ère session des E3C et une révision du calendrier de la réforme du bac

L’an dernier, la FCPE s’est mobilisée aux côtés des enseignants et des élèves contre la mise en place des réformes Blanquer, impulsées dans la précipitation par le Ministère de l’Éducation Nationale. Malgré les alertes de notre Fédération et de nombreuses autres organisations (syndicales, associations…), la réforme est passée, en force. Depuis le début de cette année, élèves, enseignants, chefs d’établissement, parents subissent les conséquences de l’impréparation de la réforme du lycée et du bac.
Dilution du groupe classe
Il n’existe plus, ou quasiment plus. Cela entraîne un isolement des élèves les plus fragiles scolairement et nuit à l’entraide et à la collaboration entre élèves.
Emplois du temps souvent complexes aux amplitudes horaires démesurées
Jusqu’à 50 heures de présence, 6 jours sur 7, avec une pause méridienne souvent sacrifiée, au mépris des besoins physiologiques des adolescents, de leur vie sociale et familiale.
Conseils de classe appauvris
Lorsque de nombreuses spécialités sont regroupées dans un même groupe classe, le nombre d’enseignants rattachés à la classe explose. Il devient alors impossible de réunir tous les enseignants de spécialités lors des conseils de classe.
Contenu pléthorique des nouveaux programmes, enseignements de spécialités très exigeants, manque de formation des enseignants dans les nouvelles matières Découragement et accroissement des inégalités entre les élèves (recours accru aux cours particuliers pour les familles qui en ont les moyens, nombre de livres à acheter pour le bac de français), autocensure des élèves (renonciation à une spécialité, d’un niveau trop exigeant, pourtant indispensable pour la poursuite d’études dans le supérieur),
Élèves constamment évalués, afin d’avoir des notes pour le contrôle continu, et 10 épreuves de bac à passer l’année de première
Pas une semaine sans évaluation ou contrôle, c’est une mise sous pression constante. La perspective de Parcoursup qui prend en compte les notes dès la 1ère devient une obsession pour de nombreux élèves.
Choix d’orientation qui doivent se faire de plus en plus tôt, heures dédiées à l’orientation sans moyens, sans contenus
Dès maintenant, les élèves sont contraints de réfléchir à abandonner une spécialité sur les 3 suivies. Sur quels critères ? Selon quels objectifs quand beaucoup ne savent pas ce qu’ils veulent faire et que les attendus du supérieur sont mal stabilisés ? Tout cela entraîne un travail supplémentaire d’accompagnement à l’orientation pour les professeurs principaux (1 seul par 1ère, et non 2 comme en terminale), à l’aveugle.
Enfants en situation de handicap maltraités
Difficultés massives pour lister tous les enfants ayant besoin d’accompagnement et/ou d’aménagements, organisation des ESS (équipes de suivi de scolarité) dans la précipitation, difficulté pour obtenir de la MDPH le sésame ouvrant droit à des matériels pédagogiques adaptés et nouveaux blocages en raison du manque d’AESH pour accompagner tout le monde !
Mise en place des E3C chaotique
- Modalités d’organisation dans des délais contraints et qui ne correspondent pas à la norme nécessaire pour passer un examen : retard dans l’ouverture de la banque nationale de sujets, choix des sujets incohérents par rapport à la progression de l’enseignement, peu de possibilité de préparer les élèves en situation « réelle » (bacs blancs), anonymats des copies, choix des sujets, numérisation des copies, organisation matérielle, logistique pour aménagements élèves porteurs de handicap…
- Préparation aux épreuves de langues impossible : les élèves doivent choisir dès maintenant l’ordre et le choix des langues qu’ils présenteront au bac.
- Renvoi à chaque établissement des modalités de corrections qui devaient être à la charge du SIEC. Aucune grille de correction prévue à ce jour pour accompagner les enseignants et permettre un traitement égalitaire de tous les candidats.
- Tout est à la charge des chefs d’établissements et des enseignants, qui doivent préparer, surveiller, corriger, tout en faisant cours aux autres niveaux.
Cette impréparation et le renvoi au local d’une bonne partie de l’organisation du bac génèrent un stress et une surcharge de travail pour tous. Les élèves sont soumis à une pression en continu, un mal-être qui ne les met pas en situation favorable pour les apprentissages. La notion d’égalité devant l’examen n’existe plus.
Afin d’alléger la pression qui pèse aujourd’hui sur les chefs d’établissements, les personnels administratifs, les équipes pédagogiques et éducatives, les élèves et leurs parents et ramener un peu de sérénité dans des lycées sous tension, la FCPE Paris exige :
- la suppression de la première session des E3C
- une révision en profondeur du calendrier de la réforme.
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