Quels tests, pour quels élèves et à quelle échelle ?
Les parents d’élèves constatent que l’inquiétude persiste chez les scientifiques et les soignants quant à l’épidémie de COVID-19. Avant le confinement d’avril 2021, la classe d’âge la plus touchée à Paris état celle des 10-19 ans. Le nombre de cas positifs diminue, sans que l’on puisse pour le moment définir si c’est l’effet du confinement, la diminution vertigineuse du nombre de tests chez les enfants et adolescents depuis trois semaines, ou le départ de nombreux enfants parisiens pendant ces 3 ou 4 dernières semaines qui l’explique. La façon dont les tests seront faits et le déploiement de ces tests est donc un des enjeux majeurs du contrôle de l’épidémie à cette rentrée.
Quels tests ?
Les prélèvements sont de deux types, en fonction de l’endroit où se fait le prélèvement : salivaire dans la bouche et nasopharyngé dans le nez. Dans les deux cas, le virus est présent dans les prélèvements des personnes atteintes du Covid. La charge chez les adolescents est similaire à celle observée chez les adultes. La charge virale est très variable d’une personne atteinte du COVID à une autre. La charge virale chez les enfants est très variable, parfois beaucoup plus importante que chez l’adulte. Cette variabilité importante a été reliée par les scientifiques à la difficulté à réaliser un prélèvement correct chez les jeunes enfants. La charge virale dans les échantillons nasopharyngés est en moyenne un peu plus élevée que dans les échantillons salivaires chez les personnes atteintes, chez les enfants comme chez les adolescents et adultes.
La détection du virus dans les prélèvements peut se faire de deux façons : antigénique par détection du virus grâce à des tests qui utilisent des anticorps qui en reconnaissent la surface, ou par RT-PCR par détection de l’ARN qui se trouve dans le virus et code ses protéines. Le test antigénique est quasi immédiat, c’est ce principe qui est par exemple utilisé pour les tests de grossesses. Il peut être réalisé par un personnel de santé mais également en autotest. Le test par RT-PCR demande une préparation de l’échantillon et une machine très perfectionnée pour amplifier le signal. Il est donc réalisé en laboratoire, en 24-48h.
Auto-tests et auto-prélèvements
Les autotests sont réalisés sur des échantillons prélevés dans le nez, et la charge virale, bien que moins forte que dans les fosses nasales a été jugée suffisante pour assurer la détection efficace du virus par détection antigénique. Ils s’adressent aux plus de 15 ans. Des autotests seront distribués à deux populations : les personnels de l’EN et les ATSEM, pour lesquels des livraisons en cours au rectorat puis acheminement dans les circonscriptions puis les établissements (chaque personne recevra une boite de 5 tests lui permettant de se tester 2,5 semaines. La Ville a réalisé une commande équivalente pour ses agents (PVP, animateurs…). Les élèves de plus de 15 ans seront testés dans les établissements. La semaine du 3 mai 2021 des sensibilisations seront réalisées et les kits seront distribués aux élèves à partir du 10 mai.
Des écoles parisiennes vont tester un protocole d’auto-prélèvement salivaire, supervisé à domicile par les parents. Ces tests seront ensuite analysés comme les autres tests salivaires à ce jour, c’est à dire par RT-PCR.
La sensibilité des tests n‘est pas équivalente :
Le test antigénique ne peut pas détecter de petites quantités de virus car il faut atteindre un certain seuil (une grande quantité de virus) pour que le signal soit détectable. Les tests antigéniques sont très dépendants de la charge virale et peuvent donner des faux négatifs si la charge virale est moyenne ou basse.
Le test par RT-PCR peut détecter de très petites quantités de virus car le signal est amplifié. L’étape d’amplification réalisée dans la procédure de RT-PCR permet de détecter de très petites charges virales et ce test est donc beaucoup plus sensible. La fiabilité des tests RT PCR est très bonne. Attention, certains variants ne sont pas détectables par les tests PCR actuels, et les tests doivent parfois être adaptés aux nouvelles séquences du virus mutant.
Quels tests pour quels élèves ?
Les élèves de maternelle et primaire sont testés lors des campagnes de test en utilisant des tests salivaires qui sont analysés par RT PCR. Le prélèvement a pu donner lieu sur Paris à des cas contact, plusieurs élèves dont un qui s’est révélé positif enlevant leur marque en même temps pour cracher dans un tube…
Pour les collégiens, le même protocole est appliqué que pour le premier degré. Les tests par prélèvement nasopharyngés peuvent cependant être réalisés sur les enfants de primaire et collégiens dans les centres de prélèvement agréés, sous la responsabilité de leurs parents.
Pour les lycéens, les autotests antigéniques sont validés pour les plus de 15 ans. Dans les lycées ils sont pratiqués par des personnes formées aux gestes médicaux. En cas de test positif, un test PCR est recommandé pour confirmer, pour l’élève positif comme pour ses cas contact.
Pour rappel, après la contamination, il faut plusieurs jours pour que le virus soit détectable dans la salive ou les fosses nasales, et il est donc important d’attendre avant de faire le test pour vérifier la non-contamination et il est fondamental de bien respecter le principe d’un temps d’isolement en tant que cas contact.
Quelle politique de tests pour quels niveaux ?
Le Rectorat organise la réalisation des tests dans les établissements scolaires, en coordination avec l’ARS, la Ville et la Région. Pour Paris, 5 000 tests seront réalisés la semaine du 26 avril dans 16 écoles. Cela ne représente qu’une petite proportion des écoles parisiennes. Pour rappel, la semaine avant le confinement, 1 109 classes ont été fermées à Paris (environ 8 % des classes). Avant le confinement, 106 cas positifs sur 10 960 tests réalisés ont été détectés, ce qui est cohérent avec l’ordre de grandeur de l’incidence observée à la même période (environ 1 000 pour 100 000 pour les 10-19 ans) par l’ARS. Ce taux de 1 % peut sembler faible mais c’est très élevé en termes d’épidémiologie.
Pour accélérer la réponse en cas de suspicion de contamination, des autorisations préalables sont maintenant demandées aux parents afin de permettre l’organisation de test plus rapidement sur les enfants mineurs.
Des écoles témoins ont été sélectionnées pour servir de “sentinelles”. Les élèves y seront systématiquement testés tous les 15 jours.
En cas de résultat positif, Le principe est la fermeture des classes pour 7 jours dès qu’un cas positif est détecté. La Ville et le Rectorat se coordonnent afin que le périscolaire soit prévenu de l’éviction des élèves. Pendant la période d’éviction, la continuité pédagogique est maintenue et le Rectorat se dit très ferme sur ce point. Il est à noter que les résultats des tests par RT-PCR prennent 48H à être finalisés et que ce délai peut conduire à la formation d’un cluster plus conséquent. Les tests antigéniques permettent un résultat en quelques dizaines de minutes et peuvent conduire à l’éviction immédiate d’un élève et à la fermeture de sa classe.
Nous vous invitons à nous communiquer ICI ou par mail à fcpe75@fcpe75.org toutes les difficultés que vous rencontrez ou avez rencontrées au sujet du suivi de l’épidémie, de la gestion des cas contact et de l’information des parents, mais aussi des exemples de bonnes pratiques qui ont cours dans votre établissement scolaire. C’est important pour que nous puissions nous appuyer sur ces éléments pour communiquer les dysfonctionnements au Rectorat, à la Ville de Paris et à la Région Ile de France.