« Tous mobilisés » : comment Paris veut aller au plus près des besoins des écoles et collèges prioritaires

La Ville de Paris vient enfin de communiquer officiellement sur l’opération « Tous mobilisés pour les écoles et les collèges prioritaires » qui a débuté dans 14 écoles et collèges parisiens. Invitée au congrès de la FCPE Paris en juin 2017, Anne Hidalgo y présentait déjà l’esprit d’une démarche qui se veut avant tout un travail de terrain pour agir fortement sur tous les fronts en même temps et surtout dans des délais courts. L’objectif ? Apporter des réponses rapides et ciblées aux besoins exprimés par les communautés éducatives de 14 établissements scolaires situés dans des quartiers populaires. A terme, il s’agit aussi de redonner de l’attractivité à des établissements qui rencontrent davantage de difficultés.

Lancé par la Ville de Paris en partenariat avec l’Education nationale, le dispositif « Tous mobilisés pour les écoles et les collèges prioritaires » concerne les établissements suivants :

– le groupe scolaire Lamoricière (12e) ;

– l’école Franc Nohain (13e) ;

– l’école 188 Alésia (14e) ;

– le groupe scolaire Bessières (17e) ;

– l’école Poissonniers (18e) ;

– l’école Cheminets (19e) ;

– le groupe scolaire Le Vau (20e) ;

– le collège Daniel Mayer (18e) ;

– le collège Georges Méliès (19e) ;

– le collège Pierre Mendès-France (20e).

Des plans d’actions pour chaque établissement

La méthode choisie consiste à recueillir les besoins dans le cadre de concertations associant les équipes éducatives, les parents d’élèves, les élèves, les services de la Ville et les mairies d’arrondissement. La concertation engagée dans chaque école ou collège vise à construire des plans d’actions pour chaque établissement pour :

– l’amélioration du cadre de vie et des conditions d’accueil ;

– un meilleur accompagnement des équipes éducatives ;

– l’amélioration du climat scolaire ;

– l’amélioration des conditions d’apprentissage pour les élèves ;

– l’amélioration des relations avec les familles ;

– une meilleure insertion des établissements dans leur environnement.

Les premières réunions locales avec les parents d’élèves ont débuté en juin, et un certain nombre de travaux d’aménagement ou d’embellissement dans et aux abords des écoles et des collèges ont déjà pu être réalisés pendant l’été. Au collège Pierre Mendes France (20ème), la Ville annonce la rénovation pendant la période estivale du réfectoire, de deux salles d’EPS, la création d’une salle polyvalente (spectacle, cinéma et musique), la modernisation du hall et la rénovation de sanitaires.

Un nouvel espace polyvalent à l’école Cheminet (19ème) va accueillir à la fois les enfants sur les temps de récréation et leurs parents.

Les élèves de l’école Poissonniers (18ème) feront leur rentrée dans des classes repeintes. Un bureau pour le REV a été créé à l’école Alésia (14ème) et le bureau de la vie scolaire du collège Georges Méliès (19ème) a été réaménagé.

Profiter de tous les relais et partenariats

Bon nombre d’actions retenues, qui seront déclinées au cours de l’année 2017-2018 seront aussi à destination des familles. Elles devraient faire appel à la mise en œuvre de partenariats, notamment associatifs. Si l’idée est bien de favoriser l’intégration et le bien-être de tous et de faciliter pour les parents les échanges avec les équipes éducatives, la FCPE estime et espère que les représentants de parents élus et les fédérations de parents seront largement mobilisés au niveau parisien pour jouer leur rôle de relais, d’appui et de pourvoyeurs d’idées.

Agir sur tous les leviers

D’autres actions devraient concerner le développement de projets pédagogiques et culturels. Comme par exemple la chorale et l’orchestre pour les enfants de l’école Lamoricière (12ème), la mise en place d’un pôle musique à l’école Franc Nohain (13ème) ou encore la réalisation d’une fresque sur le mur extérieur du collège Georges Méliès (19ème).

De son côté le Rectorat s’engage à œuvrer au maintien et à la stabilisation des équipes enseignantes et de direction pour répondre à la demande de continuité pédagogique des parents d’élèves et à développer les actions de formation et d’accompagnement des enseignants.

Si la FCPE se réjouit de cette méthode à l’écoute des besoins réels du terrain et visant à créer de nouveaux « écosystèmes » de réussite scolaire et de bien-être (péri)éducatif et urbain dans des quartiers populaires, elle estime qu’il faut aussi donner une vraie visibilité à ces actions locales sur le long terme, seule à même de les rendre légitimes et, espérons-le, capables à terme de « faire des petits » en sortant chacun de la seule tentation de l’expérimentation. Il faut montrer, expliquer les expérimentations dans l’intérêt général, impossible sinon de justifier les futurs investissements pour ce même intérêt général et surtout de faire patienter tous ceux qui ne sont pas encore concernés par ces nouveaux dispositifs !

La FCPE Paris organisera le 25 septembre une réunion de travail avec l’ensemble des conseils locaux des établissements concernés par l’opération « Tous mobilisés pour les écoles et les collèges prioritaires » : l’occasion de faire le point sur la méthode en action ! L’efficacité d’une démarche telle que celle proposée par la Ville repose aussi sur la partage transparent d’informations, la confrontation des expériences et l’enrichissement mutuel des démarches locales. Espérons que d’ici le 25 septembre, la Ville de Paris aura pu transmettre aux fédérations de parents une synthèse des premières réunions de concertation qui se sont tenues avant l’été.