Troubles « DYS » : mieux repérer, mieux prendre en charge !
Samedi 15 octobre 2016, la Fédération française des DYS (FFDYS) organisera à Paris, au Cirque Bormann, la 10ème journée nationale des DYS. La FFDYS regroupe 7 associations dédiées aux troubles spécifiques du langage et des apprentissages, en particulier la dyslexie, la dysphasie, la dyspraxie. L’objectif ? Faire avancer la cause de ceux qui apprennent autrement.
8% des enfants scolarisés concernés
En septembre 2015, l’Académie nationale de médecine évaluait la fréquence des troubles « dys » à “environ 8% des enfants d’âge scolaire”. La recherche progresse mais l’origine de ces troubles reste encore mal comprise.
Les troubles « dys », qui se traduisent par de sévères difficultés d’apprentissage, sont multiples et concernent quelque 8% des enfants d’âge scolaire selon l’Académie de médecine. Ils handicapent les enfants mais aussi les adultes lorsqu’ils n’ont pas été pris en charge.
– La dyslexie est le plus connu : elle désigne l’altération spécifique et significative de la lecture. Souvent associée à la dysorthographie, qui handicape la production d’écrits et l’orthographe, elle « entraîne une lecture hésitante, ralentie, émaillée d’erreurs, qui a pourtant exigé beaucoup d’efforts », selon la FFDYS.
– La dysphasie est un trouble du développement du langage. Se manifeste par des problèmes de syntaxe, une expression par mots isolés et une difficulté de compréhension de ce qui est transmis oralement.
– La dyspraxie est un trouble du développement moteur et des fonctions visio-spatiales, qui se traduit chez les enfants par des difficultés à s’habiller, se moucher, se servir à boire, utiliser une clé, etc., détaille la FFDYS.
– la dyscalculie est une incapacité à comprendre et utiliser les nombres.
Les médecins et la FFDYS ajoutent à ces troubles « dys » les troubles d’attention, avec ou sans hyperactivité, et les troubles de la mémoire, qui apparaissent chez l’enfant vers cinq ou six ans.
Sensibiliser les enseignants en priorité
C’est souvent à l’école que se manifestent ces troubles de l’apprentissage. Dès deux ou trois ans pour la dysphasie, vers la fin du CP pour la dyslexie, un peu plus tard pour la dysorthographie.
Tous les enseignants ne sont malheureusement pas sensibilisés à ces problématiques. Si leur rôle n’est pas d’établir un diagnostic, il est essentiel qu’ils puissent signaler que tel enfant a des difficultés dans les apprentissages élémentaires en lien « peut-être » avec une problématique « dys ».
Reste que souvent, même si l’enfant a été “repéré”, la prise en charge est très tardive en raison du manque de médecins scolaires et surtout de pôles de santé dédiés, qui regroupent les spécialistes appelés à intervenir en cas de troubles sévères ou complexes: médecin, orthophoniste, ergothérapeute, psychomotricien, etc. Les enfants souffrent en outre souvent de plusieurs de ces troubles, comme le rappellent les chercheurs.
Une « co-prise en charge » de chaque enfant
Si le premier enjeu est (encore) de sortir de la logique de la « maladie honteuse », il faut ensuite mettre en œuvre des actions multiples et concertées (famille, école, spécialistes) pour accompagner au mieux chaque enfant-élève. Il est capital de mettre en œuvre des “solutions de remédiation” le plus rapidement possible, pour que l’enfant ne décroche pas scolairement. Avec un suivi coordonné, ces troubles peuvent disparaître lorsque l’enfant grandit. Ou persister en cas de troubles sévères. Mais il existe des outils, informatiques par exemple, et l’apprentissage de “stratégies” pour que le jeune “compense” son handicap.
Il faut rappeler et diffuser l’info : les troubles “dys” ne sont pas dus à une déficience intellectuelle, des problèmes psychiatriques ou un environnement socioculturel défavorisé ! Mais ils sont source de souffrance chez l’enfant et sa famille, ou chez l’adulte, et peuvent provoquer un repli sur soi, voire une dépression. Et les difficultés sociales viennent renforcer les difficultés d’apprentissage : selon l’endroit où vit l’enfant et le milieu dont il est issu, il sera efficacement repéré, diagnostiqué, accompagné. Ou pas.
Comme le rappelle l’Académie de médecine, ce sont « les nombreux échecs dans leur prise en charge (qui) sont responsables d’inadaptation sociale et professionnelle chez des enfants d’intelligence pourtant normale ».
Agir au sein de la FCPE
La FCPE demande depuis des années que les programmes de lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire (150.000 jeunes quittent le système éducatif sans diplôme chaque année) prennent mieux en compte cette problématique du repérage précoce des troubles de l’apprentissage.
La FCPE Paris se mobilise depuis des années pour faire reconnaître les besoins (au quotidien et au moment des examens) des enfants « dys ».
Pour en savoir plus et participer à la commission ASH de la FCPE 75, contacter Anne Gateau, pilote du dossier : fcpe75@fcpe75.org
A voir aussi…
3 vidéos sur la dyslexie diffuées en octobre 2016 par Disney en partenariat avec la FFDYS et disponibles sur Youtube
Le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 29 septembre 2015 « DEPISTER ET PREVENIR LA DYSLEXIE ET LES TROUBLES ASSOCIES. L’échec scolaire et l’illettrisme ne doivent plus être une fatalité »