IDF : la fin des parrainages de lycéens sans papiers
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France (LR), a décidé de mettre fin aux parrainages de lycéens sans papiers, comme le faisait auparavant l’ancienne majorité de gauche, affirmant que « la République commençait par le respect de la loi ». Ces parrainages permettaient depuis 2010 d’aider ces lycéens dans leurs démarches administratives avec l’aide du Réseau d’Éducation Sans Frontières pour régulariser leur situation. Dans les lycées, professeurs et parents d’élèves se sont largement impliqués dans ces démarches, avec plus d’une centaine de lycées qui ont voté une motion en ce sens dans leur conseil d’administration.
Déni de solidarité, déni de République
Valérie Pécresse convoque la République pour justifier ce déni de solidarité mais oublie que la République commence avant tout par l’accès à une éducation de qualité pour tous. Les lycéens sans papiers ne peuvent pas se concentrer sur leurs études s’ils vivent avec la peur de se faire arrêter du jour au lendemain, de devoir quitter toutes les attaches qu’ils ont construites sur le territoire et de mettre un terme brutale à leur projet d’avenir pour retourner dans un pays d’origine qu’ils ont souvent fuit parce qu’ils y étaient menacés et où ils n’ont souvent plus d’attache.
La médiocre parade de Valérie Pécresse (« les élèves sans-papiers scolarisés en France ne peuvent pas être renvoyés ») révèle surtout sa vraie méconnaissance des dossiers régionaux voire de la simple actualité nationale. Faut-il lui rappeler la longue liste des lycéens expulsés ? L’affaire Léonarda ne lui rappelle-t-elle rien ? Ni Abdallah, lycéen de Marseille, expulsé en septembre 2015 ? Ou Genci, de Rumilly, expulsé en février 2016 ? Et parmi les dizaines d’enfants scolarisés enfermés en rétention avec leurs parents, ceux de la famille kosovare Feraj, âgés de 6, 9, 13 et 15 ans, tous scolarisés et expulsés le 30 août 2016 ?
Comment Valérie Précresse peut-elle ignorer que chaque année, en Île-de-France, des dizaines de jeunes mineurs et majeurs sans-papiers qui étudient dans les lycées franciliens ou les centres de formation d’apprentis se voient menacés d’expulsion ?
En s’attaquant ainsi aux lycéennes et aux lycéens sans papiers, Valérie Pécresse ne respecte ni la Convention internationale des droits de l’Homme, ni celle des droits de l’Enfant qui stipulent que la protection et le droit à l’éducation doivent être accordée à tous sans aucune discrimination.
Le défaut de solidarité et la méconnaissance profonde la situation vécue par ces jeunes est en outre une insulte faites à ces jeunes dont certains ont bravé la mort et qui, malgré les risques et la peur, s’accrochent et poursuivent leurs études avec le même courage, qu’ils soient en apprentissage, dans l’enseignement professionnel ou dans les filières générales. Il en est même qui, menacés d’expulsion hier, ont été régularisés grâce aux mobilisations, dont celles des conseillers régionaux, et qui réussissent aujourd’hui leur vie en France en apportant leur courage, leur travail et leur enthousiasme à la société et à la communauté nationale si chère à Valérie Pécresse.
La mobilisation de la FCPE
En lien avec la FCPE au niveau national, la FCPE Paris se mobilise chaque fois que cela est nécessaire avec ses partenaires que sont RESF et les syndicats lycéens ainsi qu’avec tous les élus volontaires pour ces parrainages républicains.
Il y a au sein de la FCPE Paris un référent sur les questions relatives aux droits à l’éducation et plus spécifiquement pour les enfants mineurs étrangers, isolés ou non, enfants migrants et enfants Roms.
La FCPE anime au niveau national le réseau des référents qui œuvrent dans chaque département pour faire exister le droit à l’éducation sans discrimination et la protection de l’enfance en danger. Car aujourd’hui encore, ce droit est bafoué et ce sont des enfants, des adolescents, leurs familles qui se retrouvent plongés dans des situations de profonde détresse humaine et des imbroglios administratifs sans fin. Les militants FCPE, forts de leurs valeurs tant solidaires qu’émancipatrices, sont là pour les accompagner dans l’exercice de ce droit. La FCPE est à l’origine de la création du réseau RESF.
Le samedi 8 octobre 2016, la FCPE nationale a organisé une journée thématique sur “Le droit à l’éducation pour tous les enfants. Enfants mineurs étrangers isolés ou non, migrants, allophones, roms”.
L’objectif de cette journée était d’explorer les formes militantes que peuvent prendre notre engagement et notre accompagnement, au regard des différentes situations, mais aussi ce que nous pouvons porter et mettre en œuvre pour accompagner et faciliter l’accueil des enfants, des familles allophones ou maîtrisant peu le français, dans l’institution scolaire.
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