Les droits des femmes expliqués à vos enfants !

Le 8 mars 2018, c’est la Journée internationale des Droits des femmes. Créée en 1921, cette journée a pour but de sensibiliser aux progrès qui restent à accomplir pour faire avancer partout l’égalité entre les femmes et les hommes. Chaque année, elle permet aussi de faire le point sur les progrès réalisés, de regarder ce qui se passe en France comme au-delà de nos frontières en la matière. Parler de ce sujet si important avec nos enfants, c’est essentiel toute l’année, mais le faire aussi symboliquement le 8 mars, c’est essentiel ! Quelques suggestions de la FCPE pour entrer dans la sujet avec vos plus jeunes et vos ados…
Aujourd’hui, en France, les femmes peuvent étudier, voter, se présenter aux élections, prendre des décisions au sein de la famille : tous ces droits ont été acquis au fil des ans grâce aux combats des féministes. À l’occasion de cette Journée internationale des droits des femmes, nous pouvons déjà raconter à nos enfants comment leurs droits ont évolué en France. Voici quelques dates-clés retracent l’évolution des droits des femmes en France, qu’on peut leur expliquer en toute simplicité !
Des droits qui n’ont pas toujours existé
Au cours de la révolution française de nombreuses femmes prennent part aux actions révolutionnaires qui réclament l’égalité entre les sexes du statut politique et social mais malgré les contributions féminines en 1789, les femmes ne se voient pas attribuer de droit particulier dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Elles n’obtiennent pas le droit de vote à cette époque. Elles continuent à s’organiser en clubs mixtes ou féminins et en sociétés d’entraide et de bienfaisance. Elles participent à toutes les luttes politiques de l’époque. En 1791, Olympe de Gouges, féministe célèbre, publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Mais les hommes au pouvoir excluent ces femmes de la politique, ils sont encore d’accord avec l’idéal féminin limité au rôle de mères et d’épouses.
Pendant très longtemps beaucoup de filles ne sont pas allées à l’école et ne faisaient pas d’études. On considérait que cela n’avait pas d’intérêt pour elles, puisqu’elles étaient destinées à rester à la maison. La première bachelière s’appelle Julie-Victoire Daubié et a obtenu son bac le 17 août 1861 avec la mention « honorable ».
Ce n’est qu’en 1924 que les programmes scolaires pour les filles et les garçons sont devenus identiques. Mais il faudra attendre jusqu’en 1968 pour qu’ils étudient dans des établissements « mixtes » : avant cela, il y avait les écoles de filles et les écoles de garçons !
En 1944, les femmes françaises ont enfin le droit de voter, et d’être élues ! Et avec leur nouvelle carte d’électrice en poche, les Françaises voteront pour la première fois de leur histoire, près d’un siècle après les hommes, lors des élections municipales d’avril 1945. La France, patrie des Droits de l’Homme, dont le mot “égalité” figure dans la devise, fut donc à la traîne ! En Australie, les femmes votaient depuis 1901, en Finlande depuis 1906 et en Norvège depuis 1913. A la fin de la Grande Guerre, en 1918, les femmes obtenaient le droit de vote en Autriche, en Allemagne, en Angleterre, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Belgique, en Suède, aux États-Unis ou en Nouvelle-Zélande.
Ce n’est qu’en 1965 que la loi inscrit que l’homme n’est plus le « chef de famille », que la femme peut travailler et ouvrir un compte en banque à son nom, sans l’autorisation de son mari.
En 1967, une loi Neuwirth (du nom du député Lucien Neuwirth) autorise la contraception. Depuis, les femmes peuvent décider d’avoir des enfants quand elles le souhaitent. Puis en 1975, c’est la loi Veil (du nom de la députée Simone Veil) qui révolutionne la vie des Françaises : elles ont désormais le droit d’avorter, c’est-à-dire de mettre fin à une grossesse non désirée.
En 1976, la mixité devient obligatoire pour tous les établissements publics. Cela veut dire que les femmes comme les hommes ont le droit d’accéder à ces lieux : on ne les empêche pas d’y entrer à cause de leur genre.
En 1991, une femme, Edith Cresson, devient pour la première fois Première ministre. Pour mémoire ce n’est qu’en 1947 qu’une femme est devenue ministre d’un gouvernement français pour la première fois ( Germaine Poinso-Chapuis, au ministère de la Santé).
En 2000, on vote une loi sur l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux. C’est la loi sur la parité. Le mot « parité » signifie « répartition égale entre deux groupes ». Il devrait donc y avoir autant d’hommes que de femmes en politique, à des postes de maires ou de députés par exemple. Si ce n’était pas du tout le cas avant 2000, c’est encore inégal aujourd’hui.
A partir de 2001, le nom de famille des enfants peut être celui du père ou celui de la mère.
Pendant longtemps peu de femmes ont accédé à des postes importants et, surtout, il existait de grandes différences de salaire. Aujourd’hui, les femmes peuvent (au moins en théorie) occuper les mêmes postes que les hommes et depuis 2006, une loi impose aux entreprises l’égalité des salaires entre hommes et femmes. Cela signifie que pour un même travail, avec les mêmes qualifications, un homme et une femme doivent gagner exactement le même salaire. Si le principe de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes est inscrit dans la loi depuis 1972, dans les faits ce n’est pourtant pas encore le cas car les hommes gagnent en moyenne 30 % de plus que les femmes !
Raison pour laquelle en 2014, on vote une loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, qui vise à combattre les inégalités entre hommes et femmes dans les sphères privées, professionnelle et publique.
Intéresser vos ados au “Girl Power” ? C'est possible, avec les magazines jeunesse, comme ceux des Editions Bayard, qui publient régulièrement des dossiers thématiques ! Un exemple à consulter...
Leur conter les Fée-ministes
Aux petites filles comme aux garçons, on peut parler féminisme en leur racontant et en incarnant les histoires et les combats de ces femmes et de ces hommes « féministes ».
On n’est jamais trop petit.e pour entendre ses parents vous expliquer ce qu’est le féminisme, cette idée qui cherche la promotion des droits des femmes dans la société. Pour être sensibilisé.e à la pensée féministe qui veut améliorer le statut des femmes dans les sociétés où des inégalités sont fondées sur le genre (féminin-masculin).
Pour faire avancer les droits des femmes et surtout reculer les stéréotypes de genre, n’oublions pas de rappeler à nos enfants que si le féminisme est soutenu principalement par les femmes il peut également être défendu par des hommes ! Et que tous les contextes sont concernés dans le progrès de la cause des femmes : contexte social, politique et économique. Les féministes de tout sexe aident les femmes à se penser elles-mêmes comme des personnes autonomes dans toutes les dimensions de leur vie.
Libérer leur parole
Si vous souhaitez prolonger la discussion avec vos enfants, voici quelques idées de questions pour leur proposer d’échanger avec vous sur tout ça :
Selon toi, est-ce que c’est normal que les filles et les garçons puissent accéder aux mêmes choses (études, métiers, salaires, lieux, etc.) ?
À ton avis, c’est quoi être féministe ? Est-ce qu’un garçon ou un homme peut être féministe selon toi ?
À la maison, si on regarde bien, qui fait quoi finalement ? Est-ce que les tâches sont réparties de manière égale ?
A l’école, est-ce que vous parlez de l’égalité filles-garçons, femmes-hommes ?
Bonne discussion en famille et belle Journée internationale des droits des femmes !
Pour aller plus loin, voici un lien qui vous propose 100 albums jeunesse pour aborder la question de l’égalité filles-garçons : http://www.cndp.fr/crdp-grenoble/IMG/pdf/livret1fg.pdf
Une bibliographie ludique qui donnera envie d’aller en famille en bibliothèque dès ce week-end !
Lire le communiqué de presse de la FCPE du 7 mars 2018 : « 8 mars : c’est à l’école que doivent se consolider les droits des femmes »