Les nouveautés de la rentrée scolaire à Paris : 8 focus pour comprendre
La FCPE fait le point pour vous sur les conditions de la rentrée 2017 à Paris : derniers chiffres, dernières mesures et nouveaux dispositifs qui entrent en vigueur à partir du lundi 4 septembre 2017.
Carte scolaire : les derniers ajustements
Le 31 août, l’Académie de Paris a pris des mesures d’ajustement de la carte scolaire (5 ouvertures et 4 fermetures de classes) : elle visent à suivre au plus près l’évolution des effectifs dans le premier degré avant la rentrée du lundi 4 septembre.
Les ouvertures
ARRDT | ÉCOLE | POSTE |
13 | École polyvalente 8 rue Küss | Classe élémentaire |
13 | École maternelle 40 rue Vandrezanne | Classe maternelle |
14 | École élémentaire 46 rue Boulard | Classe élémentaire |
15 | École maternelle 3 rue Jongkind | Classe maternelle |
18 | École maternelle 57 rue de la Goutte d’Or | Classe maternelle (à titre provisoire pour un an) |
Les fermetures
ARRDT | ECOLE | POSTE |
3 | École maternelle Brantome | Classe maternelle |
7 | École maternelle 28 avenue Rapp | Classe maternelle |
12 | École maternelle 70 avenue Daumesnil | Classe maternelle |
15 | École maternelle 2 rue Théodore Deck | Classe maternelle |
La FCPE Paris restera bien sûr à l’écoute dans les jours qui suivront la rentrée de ses adhérents et conseils locaux. Pour toute remontée d’alerte en cas de difficultés, merci d’envoyer un mail à fcpe75@fcpe75.org avec en objet “Alerte rentrée Ecole XXXX”.
Dédoublement des classes de CP en zone prioritaire
Conformément aux engagements du Président de la République, dès cette rentrée 34 classes de CP situées dans les réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP+) seront dédoublées à Paris avec un effectif de 12 à 13 élèves. 18 autres classes de CP fonctionneront sur le modèle « 2 maîtres dans une même classe » pour des raisons liées aux locaux ou par choix des équipes. C’est aux rentrées suivantes que les CP et les CE1 en réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+) devraient être dédoublés à leur tour.
La FCPE a toujours été favorables aux petits effectifs car il est important que les pratiques pédagogiques soient au plus proche des besoins de chaque élève. La discussion sur le nombre « idéal » d’élèves n’est pourtant pas tranché, voire illusoire, et surtout l’essentiel est d’aller vers une diminution progressive des effectifs dans l’ensemble des classes : rappelons la demande historique de la FCPE d’un horizon de 20 élèves par classe en éducation prioritaire et de 25 élèves par classe hors éducation prioritaire. Par ailleurs, la FCPE n’a (eu) de cesse de rappeler que la diminution des effectifs ne changera rien sans la modification en profondeur des pratiques pédagogiques visant à la mise en place d’une vraie « diversification pédagogique » permettant d’accompagner au plus près tous les élèves, notamment ceux qui rencontrent des difficultés.
L’Académie de Paris précise qu’« en REP+, 4 postes de Plus de maîtres que de classes sur 11 sont maintenus, là où les effectifs dans les autres niveaux, et notamment en CE1 le nécessitaient. Dans les réseaux REP, les 32 PDMQDC sont conservés ». La FCPE Paris rappelle sa demande initiale : que la mise en place de nouveaux dispositifs ne se fasse pas au détriment d’autres dispositifs, sans évaluation préalable et sans concertation approfondie de tous les partenaires éducatifs. Par ailleurs, pour la FCPE la logique de « l’enveloppe fermée » « à budget constant » avec seulement des « moyens redéployés » n’est pas la solution quand on connait les immenses défis d’un travail qualitatif à long terme pour réduire efficacement les inégalités scolaires.
Pour enseigner à ces groupes de CP dédoublés, l’académie précise qu’elle a privilégié des enseignants volontaires et que « leur formation à l’enseignement de la lecture, notamment, sera renforcée. Un formateur à temps plein les accompagnera sur site et lors de sessions de formations tout au long de l’année ». A suivre donc.
Diminution des emplois aidés : le handicap sanctuarisé, l’accompagnement éducatif en difficulté
Suite à aux annonces ministérielles et à l’interpellation de la FCPE Paris fin août, l’Académie de Paris a confirmé que les contrats aidés seraient totalement préservés pour l’accompagnement d’élèves en situation de handicap et que la création d’AESH (Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap) se poursuit avec 196 AESH supplémentaires à cette rentrée. Sur les conditions de recrutement des AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire), le directeur de l’Académie précise qu’il n’y a pas cette année de problème de « vivier » comme cela avait pu être le cas les années précédentes. Par ailleurs l’académie a revu ses procédures (le nombre de commissions passant de 10 à 13) pour faire face aux très nombreuses notifications MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) arrivées pendant l’été.
En cas de difficulté importante concernant un AVS, la FCPE Paris a mis en place une interface de remontée d’alertes à destination de ses conseils locaux : https://www.fcpe75.org/signalez-un-avs-manquant-a-la-fcpe-paris/
Les difficultés concernant la baisse des emplois aidés concerneront donc à Paris le champ de l’accompagnement éducatif dans les collèges et lycées. L’Académie reconnaît l’inquiétude des chefs d’établissement sur cette question et explique être actuellement en train d’établir une carte des non-renouvellements des CUI qui pourraient intervenir durant l’automne.
La FCPE mobilisée au niveau parisien comme au niveau national demande le maintien de tous les emplois aidés qui travaillent dans l’Education nationale. La FCPE a lancé un appel solennel au ministre pour maintenir l’ensemble des 23 000 emplois. De la même façon, l’Académie de Paris ne doit pas perdre près de 400 emplois aidés, tous indispensables dans les établissements scolaires.
La rentrée 2017-2018 en chiffres et en dispositifs
Dans leurs communications de rentrée, Ville et Académie offrent des informations chiffrées mises à jour qui permettent d’avoir une vue d’ensemble plus précise de la cartographie scolaire et éducative parisienne pour l’année 2017-2018.
Côté académie, toutes les informations sont disponibles dans la nouvelle plaquette « Académie de Paris en chiffres – 2017 ».
Côté ville, on annonce que « cette année de mi-mandat sera marquée par la mise en œuvre de deux démarches innovantes visant à renforcer le rôle de l’école publique et la réussite des élèves parisiens dans les quartiers populaires ». Avec la mise en place des secteurs multi-collèges (dossier sur lequel la FCPE Paris s’est beaucoup mobilisée en amont en 2016-2017) et l’opération « Tous mobilisés pour les écoles et les collèges prioritaires » qui débute dans 14 écoles et collèges.
La Ville de Paris vient enfin de communiquer officiellement sur l’opération « Tous mobilisés pour les écoles et les collèges prioritaires » qui a débuté dans 14 écoles et collèges parisiens. Invitée au congrès de la FCPE Paris en juin 2017, Anne Hidalgo y présentait déjà l’esprit d’une démarche qui se veut avant tout un travail de terrain pour agir fortement sur tous les fronts en même temps et surtout dans des délais courts. L’objectif ? Apporter des réponses rapides et ciblées aux besoins exprimés par les communautés éducatives de 14 établissements scolaires situés dans des quartiers populaires. A terme, il s’agit aussi de redonner de l’attractivité à des établissements qui rencontrent davantage de difficultés. Pour découvrir la liste des établissements concernés et en savoir plus, retrouver notre article du 1er septembre.
Le nouveau projet académique 2017-2020
L’Académie de Paris s’est engagée dans l’élaboration de son nouveau projet qui s’articule autour de trois grandes ambitions : bâtir une Ecole équitable et ambitieuse pour tous ; adapter l’organisation de l’académie pour mieux accompagner les publics et les personnels ; renforcer et valoriser l’ouverture de l’École.
Pour le Recteur Gilles Pécout, « ces ambitions, dont le caractère général n’enlève rien à l’acuité, constituent le cadre général et la raison d’être des actions à conduire, la « feuille de route » des prochaines années. Abordées et mises en œuvre à travers des champs plus thématiques, elles nécessitent à chaque moment, d’articuler la dimension pédagogique et la dimension organisationnelle. Elles ont vocation, surtout, à être déclinées dans les mois qui viennent en objectifs concrets et opérationnels, qui pourront être adaptés aux situations locales ».
En mai 2017, la FCPE Paris avait remis une première contribution écrite dans la première phase d’élaboration collective de ce nouveau projet Académique, précisant les attentes en matière d’orientations fortes et d’actions concrètes pour les trois années à venir.
Fin août, l’Académie vient de publier les document-cadre du projet académique 2017 / 2020 de l’académie de Paris. La FCPE Paris poursuivra ses contributions jusqu’ à la rédaction finale du projet académique attendue avant la fin décembre 2017.
Evaluations des élèves en CP et en 6e
Parmi les mesures de dernière minute, le ministre de l’éducation a annoncé l’instauration d’évaluations diagnostiques nationales pour les élèves de CP et de 6e. « Il est très important d’avoir une culture constructive de l’évaluation », s’est-il justifié. « Nous avons besoin d’évaluer nos élèves à des moments clés de leur parcours, c’est particulièrement vrai au CP et en 6e. C’est pourquoi nous avons souhaité des évaluations en début d’année. Elles auront lieu courant septembre pour le cours préparatoire, en novembre pour la 6e, de manière numérique, pour avoir une idée des compétences des élèves en mathématiques et en français ».
La FCPE, par la voix de sa présidente nationale Liliana Moyano, s’interroge sur l’objectif de ces évaluations : « Elles sont déjà réalisées par les enseignants dans les classes. Pourquoi les réaliser nationalement ? Il ne faut pas installer les familles dans une ambiance anxiogène, il ne s’agit pas de faire le tri des élèves. Il faudra organiser des réunions avec les parents d’élèves pour leur fournir des explications sur la finalité de ces évaluations ».
Côté syndicats enseignants, personne n’a oublié les évaluations Blanquer de 2009 sous la présidence Sarkozy comme le rappelle le Café pédagogique…
Un nouvel espace numérique de travail
Paris met en place cette année, en partenariat avec l’Education nationale, un nouvel Espace Numérique de Travail dans les collèges. Cet outil permet à tous les membres de la communauté éducative d’un collège, ainsi qu’aux parents d’élèves, d’accéder aux informations relatives à la vie scolaire, à des ressources pédagogiques, aux actualités, ainsi qu’à des outils de communication, de partage et de travail collaboratif. Ce nouvel ENT vise à répondre davantage aux besoins des utilisateurs et a vocation à devenir l’outil de communication interne exclusif de l’établissement. Il doit aussi permettre la mise en place de pédagogies innovantes avec la mise en ligne de ressources directement accessibles aux élèves, tout en facilitant la relation avec leurs parents.
Pour les écoles, la Ville et l’Académie expérimentent cette année la mise en place d’un ENT dans le 1er degré, compatible avec le 2nd degré et favorisant la transition entre l’école et le collège au sein du cycle 3 (CM1, CM2, 6ème). Cet ENT testé dans 18 écoles, forme moderne du « cahier de liaison », doit permettre de doter les équipes enseignantes et périscolaires d’outils de communication et de partage (messagerie, cahiers partagés, blogs…), de mettre en ligne les outils de vie scolaire (agenda, notes, devoirs, absences…), de diffuser des ressources pédagogiques et également de mieux communiquer avec les parents !
La FCPE Paris sollicitera dans les semaines qui viennent ses adhérents pour connaître très concrètement les premiers usages de ces nouveaux ENT.
Un peu de musique pour une rentrée moins triste ?
Passée presque inaperçue lors de son annonce à la fin juin, la “rentrée en musique” doit en principe débarquer dans les établissements scolaires le 4 septembre avec des chansons et des concerts joués partout dans tous les établissements. L’objectif ? Organiser une rentrée moins triste. « Le cœur de ce que nous devons faire, c’est créer une école de la confiance où chacun vient avec bonheur » avait expliqué le ministre en juin dernier, précisant que « la musique, spontanément, même chez le petit enfant, apparaît comme ce qui fait lien. Il y aura donc, je l’espère, moins de larmes chez les petits à cette rentrée et beaucoup plus de sourires que d’habitude ». Concrètement, les écoles ont été invitées à « accueillir (…) leurs nouveaux élèves en musique » via le concours des élèves, professeurs, parents et artistes volontaires. Mais en dépit des promesses de têtes d’affiche dans certains établissements, la mesure peine à convaincre les premiers intéressés. Sur le site web de l’Académie de Paris, on découvre le programme officiel avec quelques « partenaires prestigieux », programme qui confirme donc à ceux qui auraient encore un doute que cette annonce ministérielle n’est pas une fake news… La FCPE Paris se réjouit toutefois de la précision apportée par l’Académie qui rappelle qu’« à Paris, la rentrée en musique s’inscrit dans un temps plus long de sensibilisation des élèves à l’offre musicale parisienne ». L’éducation musicale ne saurait en effet se brader sur des opérations un peu artificielles et surtout ponctuelles, ignorant les immenses leviers à activer partout sur le territoire pour démocratiser l’accès à la culture et émanciper par la culture.